par RFI
Article publié le 11/12/2007 Dernière mise à jour le 12/12/2007 à 11:13 TU
L'organisation islamiste a revendiqué ces attentats qui ont fait 30 morts selon un bilan officiel et 72 morts selon des sources hospitalières citées mercredi par le quotidien algérien «al-Watan».
Le bâtiment du HCR, dans le quartier d'Hydra à Alger, en partie détruit par l'explosion.
(Photo : Reuters)
Pour Yazid Zerhouni, le ministre algérien de l'Intérieur, les coupables ne font aucun doute. Le double attentat d'Alger, mardi matin, est l'oeuvre de la branche armée d'al-Qaïda au Maghreb (ex-GSPC).
Dans la soirée, la branche maghrébine d'al-Qaïda, ex-groupe salfiste pour la prédication et le combat (GSPC) revendiquait sur un site internet islamiste ces 2 attentats.
Pour les autorités, le bilan n'est officiellement que de 22 morts. Mais selon les sources hospitalières et les secours, on dépasserait largement la soixantaine de victimes, auxquelles s'ajoutent près de 200 blessés. Le quotidien al-Watan, citant des sources hospitalières, parle de 72 morts.
La première des deux explosions s'est produite à côté de l’Hôtel des magistrats, face à la Cour suprême et au Conseil constitutionnel ; c’est un bus d’étudiants qui a été pulvérisé, ainsi que plusieurs véhicules qui roulaient sur cette route à triple voie et à sens unique, très fréquentée à l'heure de l'attentat.
« C’est véritablement une horreur », ont rapporté plusieurs témoins oculaires juste après l’explosion. En plus des victimes et des dégâts occasionnés, la déflagration a soufflé toutes les vitres à plusieurs centaines de mètres à la ronde.
L’engin piégé se trouvait vraisemblablement dans le bus qui était face à la Cour suprême et au Conseil constitutionnel. Tout semble indiquer que les auteurs de cet attentat ciblaient ces institutions officielles, ces symboles de l’Etat.
Autre cible : l'ONU
La deuxième explosion s’est produite à quelques minutes d'intervalle. Elle s'est produite devant le siège du HCR (Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés) à Hydra, un quartier résidentiel sur les hauteurs d’Alger.
Le Haut Commissaire de l'ONU aux Réfugiés, Antonio Guterres, a déclaré n'avoir « aucun doute » sur le fait que le siège du HCR était bien la cible des terroristes. Selon les témoignages, ce deuxième attentat a été perpétré par un kamikaze à bord d’une voiture piégée.
L'explosion a fait 12 morts, dont « trois Asiatiques », selon le ministre de l'Intérieur, qui a précisé que, parmi les victimes, figuraient dix civils et deux policiers. Un bilan précédent annonçait que dix employés de l'ONU avaient été tués, sans que l'on connaisse précisément leur nationalité.
« Le mode opératoire des kamikazes n'est pas nouveau »
« La force de la déflagration m'a fait croire à un séisme !»
Président de République française
«Mes premiers mots seront pour condamner, sans aucune réserve, les odieux et lâches attentats qui viennent de frapper Alger.»
11/12/2007 par Clarisse Vernhes