Article publié le 16/12/2007 Dernière mise à jour le 16/12/2007 à 06:00 TU
Des partisans du président bolivien Evo Morales défilent, le 15 décembre à La Paz, avec à la main une pancarte où l'on peut lire : « La Bolivie dit oui à la nouvelle Constitution » .
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant dans la région, Eric Samson
Il y a moins de cinquante ans, les Indiens étaient refoulés de la place Murillo en face du palais présidentiel de La Paz. Ce samedi, des milliers d'indigènes vêtus de ponchos multicolores et mastiquant des feuilles de coca ont pris possession de cette place historique pour écouter le premier président aymara du pays.
Collier de fleurs au cou, Morales a demandé à la population d'approuver le projet de nouvelle Constitution qui doit selon lui garantir la décolonisation d'un pays profondément divisé. Alors que l’opposition refuse de reconnaître un texte approuvé de façon solitaire par le parti du gouvernement, Evo Morales lui a demandé de ne pas avoir peur du peuple et d'accepter le verdict d'un prochain référendum qu'il présente comme la dernière bataille.
Cet appel n'a pas été entendu par les quatre départements de l'est du pays qui concentre les deux tiers du PIB, l'agro-industrie et surtout d’énormes réserves de gaz.
Appuyé par la population locale, qui l'an dernier a voté en faveur de l'autonomie, les autorités des quatre départements ont déposé des statuts qui leur donnent le contrôle de leurs ressources naturelles et une large autonomie en matière d'éducation, de santé et de sécurité. Les accusant de vouloir diviser la Bolivie, Morales a mis les forces armées en état d'alerte pour éviter toute sécession.
Professeur à Sciences Po-Paris et président de la chaire Mercosur
« Ce genre de tension sociale très grande a toujours eu lieu en Bolivie. Pour l'instant on a toujours évité une guerre civile en Bolivie .»
16/12/2007