par RFI
Article publié le 18/12/2007 Dernière mise à jour le 18/12/2007 à 11:41 TU
Après la conférence des donateurs lundi à Paris, les Palestiniens ne crient pas tous victoire. Reste à concrétiser les promesses d’aide financière et à relancer le processus politique.
Des ouvriers palestiniens reçoivent des marchandises délivrées au point de passage de Sufa entre Israël et la Palestine.
(Photo : AFP)
«Améliorer la mobilité des personnes et la liberté de circulation», c’est l’un des défis majeurs soulignés lors de la conférence de Paris par la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice. La Banque mondiale l’avait également signalé dans un rapport remis lundi aux participants de la conférence des donateurs : il ne peut y avoir de développement économique substantiel tant qu’il y aura des entraves à la mobilité des biens et des personnes.
Il y a plus de 500 barrages disséminés actuellement à travers le territoire palestinien. Et si les donateurs ont su se montrer généreux, la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, présente également à Paris, s’est bien gardée de s’engager à lever ces fameux barrages et à faciliter la vie des Palestiniens.
Réaliser les promesses
Un autre défi de taille attend également le Premier ministre palestinien qui se prépare déjà, d’après son entourage, à une véritable bataille. Et cette bataille, c’est celle de récolter les fonds promis. L’autorité palestinienne sait, par expérience car le passé l’a montré, que les promesses de dons sont une chose, mais que souvent l’argent attendu n’arrive jamais à destination, dans les caisses de l’autorité palestinienne.
Enfin, dernier défi : après les fastes de Paris, il y a la réalité du terrain et un très difficile processus de négociations. Ni les Israéliens, ni les Palestiniens ne partagent l’enthousiasme qui a été affichée hier par le président Sarkozy, ou encore le représentant du Quartette Tony Blair dans leur discours.
Mission impossible ?
Sur place, personne ne croit qu’un Etat palestinien puisse être créé d’ici fin 2008. Cette idée confère tout simplement «de la mission impossible », pour reprendre les termes d’un confrère du quotidien Haaretz. Les deux parties campent sur leur position, les pourparlers de paix ne font aucun progrès, le processus de colonisation se poursuit en ce moment même.
Il n’y a toujours aucune solution en vue pour régler le problème de Gaza, contrôlé par le Hamas. Le mouvement islamiste a beau être isolé, il campe, lui aussi, sur ses positions et refuse de rendre le pouvoir pris par la force en juin dernier. Ce qui compromet de facto la création d’un Etat palestinien.
Les réalités du terrain, ce sont aussi les attaques ciblées de l’armée israélienne qui se poursuivent. Dix membres du Djihad islamique ont été tués depuis lundi soir par des raids menés sur la bande de Gaza et en Cisjordanie.
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