Article publié le 21/12/2007 Dernière mise à jour le 22/12/2007 à 00:56 TU
Eric Breteau (à droite) et Emilie Lelouche (à gauche) quittent le tribunal de Ndjamena, le 21 décembre 2007.
(Photo : AFP)
Première journée d’audience et premiers accrochages entre la défense et les parties civiles. Le procès venait de débuter ce vendredi lorsque les avocats des accusés ont invoqué la nullité de toute la procédure.
Les délais pour faire appel du renvoi des six Français, des trois Tchadiens et du Soudanais devant la cour criminelle n’ont pas été respectés selon les avocats. La cour n’a pas retenu leurs arguments.
« L’audience débute à peine que les avocats de la défense invoquent la nullité de toute la procédure. Les délais légaux d’appel n’ont pas été respectés »...
C’est alors qu’Eric Breteau est venu à la barre. Le président de L’Arche de Zoé ne reconnaît pas les accusations portées contre lui, et il a entamé sa défense, point par point. Il affirme notamment n’avoir jamais caché son opération, ni aux autorités françaises, ni aux autorités tchadiennes dont il assure qu’elles étaient informées de la présence de l’ONG française sur le territoire national.
Lisant un document de 14 pages, préparé à l’avance, le principal accusé de ce procès a assuré qu’il ne voulait qu’une chose : venir au secours des orphelins du Darfour.L’un des assesseurs l’a alors interpelé : « Si ces enfants étaient des Soudanais, a dit le magistrat, ce qu’ils ne sont pas…» ; les avocats de la défense ont immédiatement crié à la partialité de la cour, menacé de quitter la salle. Le magistrat a reconnu un écart de langage et l’incident a été immédiatement clos.
Avocat de l'infirmière de l'Arche de Zoé
« Je regrette simplement qu'on ait interrompu Eric Breteau au moment où il commençait à parler des autres... il aurait défini les responsabilités et le rôle de chacun. »...
Durant toute cette journée, finalement, la défense aura tenté de faire entendre à la cour que les Français pensaient s’occuper d’enfants soudanais et non tchadiens ; si ce n’était pas le cas, c’est que leurs intermédiaires les ont trompés. Le mot « mensonge » a d’ailleurs été prononcé par Eric Breteau, au moins une quinzaine de fois aujourd’hui.
A écouter
Secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme
« Aujourd’hui on essaye de faire en sorte que la coopération judiciaire fonctionne au maximum, on nous dit que l’on fait de l’ingérence. Non, ceux qui peuvent juger du fait que l’on fait ou non de l’ingérence, ce sont les Tchadiens. »
21/12/2007