par RFI
Article publié le 30/12/2007 Dernière mise à jour le 31/12/2007 à 00:09 TU
Bilawal Zardari, le fils de Benazir Bhutto, âgé de 19 ans, succède à sa mère, tuée jeudi dans un attentat, à la présidence du Parti du peuple pakistanais, le principal mouvement d'opposition au Pakistan. Le mari de Mme Bhutto est nommé co-président. Autre décision importante prise dimanche lors du comité exécutif du PPP réuni à Naudero, près de Larkana, fief de la famille Bhutto : le parti prendra part aux élections législatives prévues le 8 janvier, si toutefois la Commission électorale, qui se réunit lundi, maintient le scrutin. Enfin, le parti demande une enquête de l'ONU sur l'« assassinat » de Benazir Bhutto, sur le modèle de celle menée pour celui de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri.
Le fils de Benazir Bhutto, Bilawal (à gauche) à côté de son père Asif Ali Zardari, lors des obsèques le 28 décembre 2007.
(Photo : AFP)
Bilawal succède à la mère, comme elle-même, Benazir Bhutto, avait succédé au père Zulfikar Ali Bhutto, après l'exécution de celui-ci par les militaires qui l'avaient destitué, en 1979.
Bilawal, 19 ans, étudiant à Oxford, se retrouve donc à la tête du principal parti d'opposition pakistanais. C’est une bien lourde charge pour un jeune homme dont il n'est pas très sûr qu'il soit prêt pour l'assumer. En tout cas, c'est la légitimité du sang qui l'a emporté ce dimanche dans le choix du successeur.
Mais, si le PPP confirme sa vocation dynastique, le jeune président reste sous tutelle. Dans la foulée, la réunion a désigné son père, Asif Ali Zardari, co-président du parti.
Avec un état-major politique aguerri, il va exercer une forme de régence en attendant que le jeune homme prenne toute sa place dans le jeu politique pakistanais, truffé de pièges mortels, comme on le sait. Par Stéphane Lagarde et Manu Pochez « Ma mère m’a toujours dit que la démocratie était la meilleure vengeance ».Bilawal Bhutto, à la tête du PPP
Le parti d'opposition a également décidé de participer aux élections législatives et provinciales prévues le 8 janvier.
Cependant, la Commission électorale et le parti qui soutient le président Pervez Musharraf ont laissé entendre samedi et dimanche que ce scrutin serait probablement reporté, pour une période pouvant aller jusqu'à trois mois, en raison de la mort de Mme Bhutto et des violences et émeutes qui durent depuis dans tout le pays.
Reste donc à savoir quelle sera la décision de la Commission électorale qui se réunira lundi en urgence.
Enfin, le parti de Benazir Bhutto a demandé une enquête de l'ONU sur son « assassinat », sur le modèle de celle menée pour celui de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri. Le veuf de l'ex-principale figure de l'opposition pakistanaise a déclaré avoir refusé au gouvernement d'exhumer le corps pour une autopsie.