Article publié le 04/01/2008 Dernière mise à jour le 04/01/2008 à 10:14 TU
Mohamed Abderrahmane Chalgam, ministre des Affaires étrangères libyen, arrive à Washington le 3 janvier pour une rencontre avec Condoleezza Rice.
(Photo : Reuters)
La Libye a présidé, jeudi 3 janvier, sa première séance du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle rejoint le Conseil pour deux ans, avec le Burkina Faso, le Vietnam, le Costa Rica et la Croatie. En octobre, le pays a été élu par 178 pays pour siéger pendant deux ans au Conseil de sécurité. Le régime de Mouammar Kadhafi confirme ainsi sa réhabilitation au sein de la communauté internationale, en dépit d'un bilan qui reste lourd, en matière des droits de l'homme. D'autre part, le chef de la diplomatie libyenne, Abdelrahmane Chalgam, s'est entretenu à Washington avec la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, première rencontre de ce type depuis 36 ans.
Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
Pour la Libye, le retour au Conseil de sécurité de l'ONU a un parfum de revanche. Le pays préside aujourd'hui le Conseil qui, pendant une décennie, l'a sanctionné pour ses liens avec des organisations terroristes.
Tripoli n'occupe le poste tournant que pour un mois. Ses prérogatives sont surtout honorifiques, mais pour la Libye, c'est le couronnement d'un retour au sein de la communauté internationale, entamé depuis plusieurs années.
Le régime de Mouammar Kadhafi a accepté d'indemniser les victimes de l'attentat de Lockerbie, en 1988, et de celui contre le DC 10 d'UTA l'année suivante. Il a renoncé au terrorisme, il a mis fin à ses programmes d'armes de destruction massive et a collaboré avec les Etats-Unis dans la lutte antiterroriste. La libération des soignants bulgares, l'an dernier, a fait le reste.
Les Etats-Unis ne se sont pas opposés à l'élection de la Libye au Conseil de sécurité. Et en dépit de divergences persistantes, sur les droits de l'homme dans le pays, Washington a promis de travailler dans des conditions normales avec Tripoli, notamment sur la question du Darfour.
De son côté, l'ambassadeur de la Libye à l'Onu adopte pour l'instant un profil bas. Il a établi un programme de travail à dominante africaine, et a évité les déclarations provocatrices.
« Si Condoleezza Rice a préféré la réserve, c'est que la visite ne fait pas que des heureux. »