par Patrice Biancone
Article publié le 07/01/2008 Dernière mise à jour le 10/06/2008 à 10:43 TU
En recul dans les sondages, Nicolas Sarkozy, à l'occasion de sa conférence de presse ce mardi, va tenter de renouer avec ce qui a fait son succès pendant la campagne électorale présidentielle et dont il semble s'être éloigné ces derniers mois. Malgré le handicap d'une situation internationale défavorable et en l'absence d'un contexte économique porteur, le président devrait notamment décliner les thèmes annoncés à l'occasion de ses vœux aux Français. Il devrait aussi s'expliquer sur l'hypothèse de son mariage avec Carla Bruni, annoncé par un hebdomadaire français pour le 9 février prochain. Un exercice difficile et déterminant pour les élections municipales à venir dont la majorité entend faire un enjeu national.
Une conférence de presse à la place des vœux à la presse. Fidèle à lui-même, Nicolas Sarkozy voulait nous surprendre en faisant du neuf avec du vieux. Mais le nouveau contexte dans lequel il répondra aux questions des journalistes, mardi matin, ne garantit pas qu'il y parvienne de la façon dont il l'imaginait.
Différents sondages montrent, en effet, que sa cote de confiance est en chute. Pour le quotidien Libération, le président perd deux points. Une tendance confirmée par un autre sondage CSA-Le Parisien, qui explique aujourd'hui que cette fameuse cote de confiance passe, pour la première fois depuis qu'il est à l'Elysée, sous la barre des 50%.
L'état de grâce n'est donc plus une réalité, hormis à l'UMP où les militants conservent intacte leur certitude que Nicolas Sarkozy peut changer le cours des choses, ce que l'histoire immédiate et internationale tend objectivement à infirmer. Avec les coûts de l'énergie, avec la crise des « subprimes » aux Etats-Unis, avec le retour de l'inflation annoncé et avec les maigres perspectives de croissance pour 2008, on ne voit pas très bien, en effet, comment un homme seul, même armé d'une grande volonté, peut suffire à la tâche.
Dire ce n'est pas faire ! Nous le savons depuis que la politique est la politique ! Et à voir les artifices utilisés par l'Elysée ces dernières semaines pour éviter de parler du pouvoir d'achat ou de la croissance ; à juger par la mise en scène de la vie privée du président qui lasserait jusqu'aux Français les mieux intentionnés à son égard, nous sommes en droit de nous demander si, dans la majorité, on ne cherche pas, tout simplement, à gagner du temps parce que l'on sait que les lendemains d'élections municipales seront difficiles. La France prend la présidence de l'Union européenne le 1er juillet prochain. Et la nécessité d'avoir des comptes assainis pourrait conduire le gouvernement à opter pour une politique de rigueur qui ne ferait qu'ajouter aux inquiétudes des français...
La conférence de presse
Petite ou grande alerte, c'est donc sur ce fond que Nicolas Sarkozy va décliner sa fameuse deuxième étape annoncée à l'occasion des vœux aux français prononcés le 31 décembre. Il sera question de la renaissance de la France. De la politique de civilisation qu'il entend défendre sans que l'on sache, pour l'instant, ce qu'elle est censée recouvrir. Et bien évidemment de sujets plus terre-à-terre, mais qui restent les vraies préoccupations des Français : à savoir, le pouvoir d'achat, la hausse du coût de la vie, l’emploi, les retraites et encore une fois la croissance dont on dit déjà qu'elle ne sera pas au rendez-vous en 2008.
Le président n'éludera aucune question a promis l'Elysée, parce qu'il veut redonner une lisibilité à son action. L'aveu que ces derniers temps, il s'est un peu perdu sur des sentiers trop personnels et trop « pipole » pour être suivi par tous ses électeurs qui ont d'autres soucis en tête que la passive observation de ses apparitions calculées avec Carla Bruni, ce qui pourrait expliquer sa chute dans les sondages.
« La singularité de Nicolas Sarkozy réside dans sa volonté de réduire sa ‘part de comédie’ », si l'on en croit Catherine Pégard, la conseillère du président de la République qui s'est confiée au journal Le Monde. Peut-être, mais pour la remplacer par quoi ? Sans doute par une autre comédie.
Extraits
«La politique de civilisation»
« La politique de civilisation, c'est la politique qui est nécessaire quand il faut reconstruire des repères, des normes, des règles, des critères. »
08/01/2008
Modification du préambule de la Constitution
« Il me semble que le moment est venu d'ajouter aux droits fondamentaux qui forment le socle de notre République les nouveaux droits que notre époque appelle »
08/01/2008
Les quotas d'immigration
« Tout le monde sait que c'est la seule solution : la politique des quotas, nous devons la mettre en oeuvre »
08/01/2008
Articles