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Liberia

Regarder le passé en face

par  RFI

Article publié le 08/01/2008 Dernière mise à jour le 08/01/2008 à 19:01 TU

Enfant-soldat au Liberia durant la guerre civile (1989-2003).(Photo : AFP)

Enfant-soldat au Liberia durant la guerre civile (1989-2003).
(Photo : AFP)

Le procès de l’ancien président libérien, Charles Taylor, accusé de crimes contre l’humanité devant le tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) se tient à La Haye, aux Pays-Bas pendant qu’une « Commission vérité et réconciliation » siège à Monrovia. Les premières audiences publiques qui ont débuté ce 8 janvier, ont pour but de faire la lumière sur les crimes commis au Liberia de 1979 à 2003, dont 14 ans de guerre civile.

Les discours de la chef de l'Etat et du président de la « Commission vérité et réconciliation » achevés, un jeune homme se présente à la barre. Son nom : David Sarweh. La voix nouée, il lève la main droite et jure de dire toute la vérité. Son oncle est à ses côtés pour le soutenir et appuyer ses propos.

Pendant près d'une demi-heure, il raconte le calvaire de sa sœur Rita. Rita avait 16 ans en 1994. Elle a été violée jusqu'à la mort par 25 hommes, 25 combattants du NPFL, la faction de Charles Taylor. « Les soudards étaient sous les ordres d'un certain général Michael Davies », dit-il.

Depuis la fin de la guerre civile, Michael Davies s'est reconverti dans la musique, sous le pseudonyme de Sundaygar Dearboy. Et ses disques ont un certain succès au Liberia.

Une fois à la barre, l'oncle de David Sarweh vient confirmer les propos de son neveu. « Nous voulons la réconciliation, mais nous attendons des excuses pour que cela soit possible », dit-il.

L'audience achevée, la famille du mis en cause ne décolère pas. La femme de Michael Davies jure qu'elle n'a jamais su que son époux a été impliqué dans la guerre civile. Sa tante parle d'une mise en scène et assure que le musicien sera demain à Monrovia pour défendre son honneur devant la « Commission vérité et réconciliation ».

Le pasteur Alex Tamba Teh

« Le pasteur affirme avoir survécu aux termes d’un vote serré entre les commandants rebelles : 14 voix pour la mort, 16 voix pour la vie (...) il montre sa bouche édentée : ' C’est un capitaine rebelle qui me les a toutes cassées ' ».

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08/01/2008 par Sarah Tisseyre