Justice internationale
Un témoignage clé contre Charles Taylor
Article publié le 10/01/2008 Dernière mise à jour le 10/01/2008 à 15:44 TU
Quatrième journée de procès pour Charles Taylor devant la Cour spéciale pour la Sierra Leone. Un témoin clé, a évoqué les liens entre Taylor et le RUF; il a notamment fait état de trafic d'armes et de diamants. Le procureur compte présenter 58 autres témoins appartenant au cercle de proches de Charles Taylor afin de prouver ses liens avec les rebelles.
Avec notre envoyée spéciale à la Haye
Quatrième journée du procès de l’ancien président libérien, Charles Taylor, devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone.
(Photo : Reuters)
Le contre interrogatoire du témoin-clé est mené par Maître Courtenay Griffiths, avocat britannique d'origine jamaïcaine, imposant dans sa robe noire. Huit minutes à peine se sont écoulées et il lance au témoin : « Vous êtes le frère du chef du Lurd, le mouvement rebelle qui a attaqué le régime Taylor en 1999 ».Le témoin, Varmunyan Sheriff, dément. Et il n'en démord pas.
Puis l'avocat l'interroge sur ses débuts au sein d'un groupe armé opposé à Charles Taylor. Le témoin répond, n'hésite pas à corriger l'avocat, à le contredire. A partir de 1997, il a été membre des services de sécurité du président Taylor puis commandant dans l'armée.
Depuis mercredi, il a évoqué longuement des liens entre Charles Taylor et les rebelles sierra lénais du RUF. Ce jeudi matin, il a encore affirmé que Charles Taylor avait convoqué à Monrovia le commandant opérationnel du RUF, Sam Bokari, et l'avait fait remplacer par Issa Sesay. C'était en 2000.
Varmunyan Sherif dit aussi que les troupes du RUF passaient librement d'un côté à l'autre de la frontière avec la Sierra Leone et qu'elles ont été appelées en renfort au Liberia pour faire face au Lurd.
En l'écoutant ce jeudi, l'ex-président libérien multiplie les apartés avec ses avocats. Il touche un bouton par ci, écrit sur son cahier, il tousse, se râcle la gorge et garde les sourcils froncés...
