Article publié le 22/01/2008 Dernière mise à jour le 22/01/2008 à 01:48 TU
Après 4 jours de blocus, Israël a finalement décidé lundi soir d'autoriser la fourniture de carburant à destination de Gaza. Les livraisons vont commencer dès ce mardi. L'unique centrale électrique de la ville de Gaza devrait donc pouvoir fonctionner à nouveau. Un soulagement pour le territoire palestinien, qui depuis deux jours manquait cruellement de fioul. Ce lundi, la ville de Gaza tournait au ralenti. La plupart des magasins étaient fermés, seules quelques voitures circulaient dans les rues. Ce blocus s'accompagne aussi d'incursions israéliennes, en riposte aux tirs de roquettes palestiniens. Depuis le 15 janvier, 37 Palestiniens ont été tués. Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé d'avoir mardi une réunion d'urgence sur la situation dans la bande de Gaza, à la demande d'ambassadeurs arabes.
Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
C’est la première brèche dans le bouclage israélien de Gaza. Le ministre israélien de la Défense a ordonné un allègement, mais « un allègement exceptionnel », précise-t-on. Il s’agit de permettre la livraison de mazout, en quantité suffisante pour faire redémarrer la centrale électrique de Gaza.
Ehud Barak a autorisé aussi le passage d’un convoi humanitaire, avec notamment des médicaments pour les hôpitaux de Gaza. Mais en Israël, on indique que le bouclage est maintenu.
Même si les Israéliens savent très bien que c’est une partie perdue d’avance, ils affirment que les Palestiniens à Gaza exagèrent, en affirmant qu’ils ne peuvent plus alimenter en électricité, notamment les hôpitaux. Mais devant les pressions internationales et les images d’enfants souffrant de faim et de froid, il est évident qu’Israël ne pourra pas tenir très longtemps, et on fait remarquer aussi que le nombre de tirs de Kassam a sensiblement diminué.
Le ton de l’Etat hébreu reste extrêmement ferme
La ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, affirme que les dirigeants du Hamas savent très bien comment mettre un terme au siège israélien, ils peuvent le faire en une minute, s’ils le désirent. Le Premier ministre Ehud Olmert, lui, a eu des mots très durs. Parlant devant des députés de son parti, il affirmait que « si les Palestiniens n’avaient pas de carburant, alors qu’ils marchent à pied ».
Manier le bâton mais éviter de sombrer dans la catastrophe humanitaire, c’est le jeu dangereux d’Israël avec pour but avoué de déstabiliser le régime du Hamas à Gaza.
La Ligue arabe a tenu lundi au Caire une réunion extraordinaire consacrée à la situation dans la bande de Gaza |
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti L’appel de la Ligue arabe à une réunion urgente du Conseil de sécurité a peu de chances d’avoir un quelconque impact sur la situation à Gaza. C’est en fait le gouvernement égyptien qui détient la clé d’une éventuelle levée du blocus. Le Caire dispose en effet d’un point de passage avec l’enclave palestinienne. Une frontière qui depuis la prise du pouvoir du Hamas a rarement été ouverte. La dernière fois, c’était il y un mois, à l’occasion du retour de la Mecque de 2 000 pèlerins palestiniens. Les raisons humanitaires avaient été alors invoquées par l’Egypte, malgré les protestations israéliennes. Des raisons qui pourraient, au gré de la détérioration de la situation à Gaza, être évoquées par le Caire, d’autant plus facilement que la communauté internationale exprime sa préoccupation croissante. C’est le Fatah qui le premier a évoqué la question. Le Hamas qui ne veut pas laisser la faction rivale regagner du terrain dans ce qu’il considère comme son fief, a donc décidé l’envoi d’une délégation au Caire pour demander l’ouverture des frontières. |
A écouter
Porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères
« C'est Israël qui subit la punition collective avec les tirs du Hamas, et pas les habitants de Gaza... Si quelqu’un a une meilleure idée de solution, nous sommes tout à fait prêts à l’entendre… »
22/01/2008 par Monique Mas
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