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France/Inde

Une visite un peu économique beaucoup politique

Article publié le 25/01/2008 Dernière mise à jour le 25/01/2008 à 07:31 TU

Le président français Nicolas Sarkozy.(Photo : Reuters)

Le président français Nicolas Sarkozy.
(Photo : Reuters)

Nicolas Sarkozy entame ce vendredi matin à New Delhi, en Inde, une visite d'Etat de deux jours pour renforcer le « partenariat stratégique » scellé il y a dix ans entre Paris et New Delhi. Le président sera notamment samedi l'invité d'honneur du grand défilé de la fête nationale qui célèbre la proclamation de la République en 1950. Une cinquantaine de grands patrons français seront également du voyage même si cette visite est  avant tout « politique ».

Il y aura bien sûr quelques accords commerciaux mais « aucun gros contrat ne sera effectivement signé durant cette visite », c'est le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner qui l'affirme alors que l'Elysée insiste de son côté sur la dimension avant tout « politique » du voyage.

Et pour cause, cette première visite du président Sarkozy en Inde intervient alors que 2 gros contrats viennent d'être simultanément suspendus à New Delhi pour cause notamment de vice de procédure. Cela concernait la fourniture de 6 sous-marins mais également et surtout celle de 197 hélicoptères de la société Eurocopter dont la vente aurait du être finalisée lors de la visite du président.

Et pas question non plus de contrat dans le domaine du nucléaire civil, l'Inde n'ayant toujours pas reçu le feu vert de l'Agence internationale à l'énergie atomique, l’AIEA.

Christophe Jaffrelot

Spécialiste de l'Inde au Ceri-Science po

« Ce dossier nucléaire qui semblait bien parti [...] est complètement enlisé aujourd'hui et ça, pour les Français, c'est une mauvaise nouvelle. »

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25/01/2008 par Véronique Rigolet

Nicolas Sarkozy concentrera donc tous ses efforts pour renforcer les liens entre Paris et New Delhi, donner un nouvel élan au partenariat stratégique avec notamment une plus grande coopération dans le domaine de l'environnement, une question d'importance alors que l'Inde est en passe de devenir le troisième émetteur de gaz à effet de serre.

Le gouvernement indien va inviter des groupes français à rénover la cinquantaine de Mirage 2000  en service dans son l'armée de l'air

La promesse de l'obtention, à la fin de l'année, de ce marché d'un milliard et demi de dollars, pourrait faire figure de lot de consolation, après une sérieuse déconvenue ces derniers mois : l'annulation du marché qui avait été remporté par Eurocopter, et le lancement d'une enquête sur l'attribution du sous-marin franco-allemand Scorpène.

Il est a priori logique que le constructeur Dassault aviation et le principal équipementier du Mirage, Thales, soient les mieux placés pour moderniser leurs appareils.

En revanche, en dépit d'un optimisme de commande, il n'est pas sûr que le Rafale de Dassault, jamais encore exporté, ait de véritables chances, face aux appareils proposés par les américains Boeing et Lockheed Martin, ou face au suédois Saab et à l'Eurofighter européen, déjà gagnant sur un grand marché en Arabie Saoudite.

L'armée de l'air indienne cherche à remplacer ses 126 Mig 21 russes, un marché d'une dizaine de milliards. D'ici 2012, les armées indiennes devraient engager une autre vingtaine de milliards en équipement. 

Les groupes français d'armement étaient les seconds fournisseurs de l'Inde, derrière la Russie avec 4 milliards d'euros de ventes en 2005 mais se sont fait souffler la place ces dernières années par Israël.