Article publié le 25/01/2008 Dernière mise à jour le 25/01/2008 à 11:00 TU
Avec notre envoyée spéciale à Nakuru,
Sur la route qui mène au quartier Githima à l'ouest de Nakuru, des hommes armés de machettes, d'arcs et de flèches ont installé une dizaine de barrages et brûlé plusieurs véhicules. Le long du trottoir, des femmes transportent des nattes et des matelas. «Ça a commencé hier, explique l'une d'elle. Ils ont brûlé nos maisons, et encore ce matin, alors il faut bien nous défendre contre eux».
Alors qu'elle parle, un jeune homme s'avance, un bâton à la main : «Tu parles le Kikuyu toi, va-t-en. On ne veut pas de toi ici».
Un cadavre gît derrière un arbuste. Les violences ont, selon plusieurs témoignages, débuté hier. «Les Kikuyus ont tué cinq d'entre nous, explique un homme en train de sortir des lits, des meubles de sa maison en train de se consumer. « Alors les Kalenjins et les Luos sont venus nous venger. Mais la police les protège. Ils font semblant de faire régner l'ordre, mais ensuite ils donnent des uniformes aux Mungikis, la secte payée par le gouvernement pour venir nous découper en morceaux».
Une centaine de militaires arrivent à bord de six véhicules. Deux hélicoptères de l'armée survolent la zone et suscitent des hurlements de la part de la foule. «La rencontre entre Raila Odinga et Mwai Kibaki n'a rien changé, expliquent ces personnes en colère. Si Raila accepte de se retirer, il va voir de quoi nous sommes capables. Nous avons voté pour lui, pas pour Kibaki».
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