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RD Congo

Meurtre d'Aimée Kabila : pressions et zones d'ombre

par  RFI

Article publié le 30/01/2008 Dernière mise à jour le 30/01/2008 à 07:42 TU

Floribert Chébéya, le président de l'ONG de défense des droits de l'homme « La voix des sans-voix » (VSV), qui enquête sur la mort de la fille présumée de l'ancien président Kabila, craint qu'en le convoquant pour une autre affaire, un accident de la route survenu il y a près d'un an, la justice essaie de faire pression contre lui. L'organisation a déjà dénoncé les pressions du pouvoir sur les proches d'Aimée Kabila Mulengéla, assassinée dans la nuit du 15 au 16 janvier 2008 à son domicile par plusieurs hommes armés. L'affaire, en tout cas, a rebondi avec l'arrestation de deux suspects, vendredi, et une reconstitution de l'agression, dimanche. Mais il reste encore beaucoup de choses à éclaircir.

La presse à Kinshasa en dit peu sur le profil des suspects arrêtés. Pendant la reconstitution, ils ont déclaré être entrés chez la victime pour lui voler son argent et des téléphones portables, et ils ont précisé avoir acheté une arme 100 dollars à un déserteur, de l’armée ou de la police. Selon eux, la mort d’Aimée Kabila Mulengela serait accidentelle, un coup de feu aurait été involontairement tiré. D’après cette version, il s’agirait donc d’un crime crapuleux.

Mais les témoignages des enfants et des voisins d’Aimée Kabila contredisent cette version. Ils indiquent que plusieurs Jeeps étaient garées devant le domicile de la victime, au moment du meurtre ; une femme avec un chapeau a aussi été vue avec les assassins. La famille, qui a vu le corps de la victime à la morgue, parle de traces de coups de couteau et de tortures.

Les proches et les ONG de défense des droits de l’homme suspectent aujourd’hui que ces arrestations et cette reconstitution sont un montage, destiné à enterrer cette affaire très sensible au plan politique.

Ces dernières années, Aimée Kabila avait posé la question du devenir des biens de Kabila père, et de l’identité de ses héritiers. Elle avait déjà dit que elle se sentait menacée, et avait même demandé la protection des Nations unies en RDC.

La Maison civile du président de la République démocratique du Congo  Joseph Kabila a démenti le 17 janvier 2008 tout lien familial entre le chef de l'Etat et Aimée Mulengela. La Maison civile, en charge de l'administration des biens privés du chef de l'Etat, « renseigne, que contrairement aux rumeurs répandues (...), Mme Aimée Mulengela, faussement présentée sous le nom de Aimée Kabila, n'est pas de la famille de Mzee Laurent-Désiré Kabila", selon un communiqué transmis à l'AFP.

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