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Tchad

Reprise des combats

par  RFI

Article publié le 03/02/2008 Dernière mise à jour le 03/02/2008 à 11:28 TU

L'arrivée d'un avion français à l'aéroport de Libreville. Au cours de la nuit, des vols d'évacuation d'étrangers ont eu lieu en direction de Gabon.(Photo : AFP)

L'arrivée d'un avion français à l'aéroport de Libreville. Au cours de la nuit, des vols d'évacuation d'étrangers ont eu lieu en direction de Gabon.
(Photo : AFP)

La situation reste confuse dans le pays. Depuis hier, les rebelles semblent contrôler une bonne partie de la capitale. Après une nuit relativement calme, les combats ont repris ce matin à Ndjamena. Joints au téléphone par RFI les rebelles affirment qu'ils ont lancé une offensive vers le palais présidentiel où est retranché Idriss Deby depuis 24 heures. Hier soir, un cessez-le-feu a été évoqué. Proposé par l'un des deux médiateurs de l'Union africaine, le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, il n'a pas été accepté par les rebelles. L’évacuation des étrangers a commencé cette nuit. Les premiers Français sont arrivés à Libreville au Gabon. Certains d'entre eux vont être rapatriés en France. Un Boeing doit les transporter vers Paris dans la journée. D'autres, au contraire, qui veulent rentrer à Ndjamena pourront attendre à Libreville avant de retourner éventuellement au Tchad.

La nuit a été plutôt calme mais des tirs à l'arme lourde ont repris ce matin à Ndjamena. Des tirs qui seraient surtout concentrés au sud de la ville. Joint au téléphone par RFI les rebelles assurent de leur côté qu'ils ont lancé une offensive vers le palais présidentiel protégé par des blindés. Ils assurent avoir reçu des renforts ces dernières heures.

Des hélicoptères de l'armée nationale tchadienne sont déjà entrés en action plusieurs fois ce matin. Autre information importante des mirages F1 de l'armée française ont survolé à basse altitude la capitale ce matin, alors qu'hier ils étaient restés au sol. Ils auraient tiré des leurres pour éviter des tirs ennemis.

Le chef rebelle Timan Erdimi déclarait ce matin également avoir pris hier soir la radio nationale tchadienne, entre 18h et 20h, sans avoir pu jusque-là diffuser des communiqués.

De source militaire hier soir, les rebelles contrôlaient plusieurs quartiers de la périphérie et du centre de la capitale. Idriss Deby serait toujours au palais présidentiel d'où il dirigerait les opérations. C'est ce qu'il a déclaré hier soir au téléphone à Mouammar Kadhafi selon l'agence officielle libyenne. Ce matin il était impossible de joindre la présidence tchadienne.

Les appels se multiplient en faveur d’un cessez-le-feu

Deux médiateurs ont été désignés par l'Union africaine, le numéro un libyen Mouammar Kadhafi et le président congolais Denis Sassou Nguesso. Ils sont chargés de « trouver une solution négociée au Tchad ».

Hier soir, le colonel Kadhafi a demandé un cessez-le-feu à Mahamat Nouri, un des chefs rebelles. Il aurait donné son accord à condition que les deux autres chefs Timan Erdimi et Abdelwahid Aboud Makaye acceptent. Ce matin évidemment il n'est plus question de cessez-le-feu.

L'agence libyenne avait déclaré un peu vite manifestement hier que la rébellion était d'accord pour reprendre des négociations afin d'appliquer l'accord de paix de Syrte (Libye) entre rebelles et gouvernement. Les rebelles avaient repris les armes, un mois après l'accord, le 26 novembre, pour dénoncer justement la non application du texte.

La France, par la voix de son ministre Bernard Kouchner a souhaité qu'il y ait une « trêve », des « négociations » et un « arrangement » entre le pouvoir et la rébellion.

Le commandant Christophe Prazuck, porte-parole de l'état-major à Paris

« On a regroupé les ressortissants, on a assuré la protection des points de regroupement et actuellement notre mission c'est leur évacuation. »

Les premières évacuations d'étrangers ont eu lieu. Il s'agit de femmes, d'enfants, d'hommes d'affaires de passage dans la capitale. Quatre vols étaient programmés cette nuit. Les premiers qui sont arrivés déjà à Libreville vont se reposer dans un camp militaire français qui a une capacité d'accueil de 500 personnes. Ils devraient embarquer dans la journée pour la France. Mais ceux qui veulent,  pourront attendre à Libreville afin de voir comment évolue la situation à Ndjamena et éventuellement retourner chez eux.

Il faut aussi savoir que l'ONU et l'ambassade des Etats-Unis ont décidé d'évacuer également leur personnel. Plus de 200 Chinois aussi devaient être évacués vers le Cameroun voisin.