par RFI
Article publié le 09/02/2008 Dernière mise à jour le 10/02/2008 à 04:58 TU
Marche silencieuse des membres du Comité de solidarité pour les partisans de la Birmanie ce 4 février 2008.
(Photo : Reuters)
En Birmanie, la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d'Aung San Suu Kyi est surprise par l'annonce faite par les autorités samedi après-midi. La télévision d'Etat a en effet annoncé un référendum sur une nouvelle Constitution en mai et des élections multipartites en 2010. Le communiqué officiel affirme que l'administration militaire doit se transformer en système administratif démocratique et civil. Pour la Ligue nationale de la démocratie, il est trop tôt pour parler d'une élection alors que personne n'a vu la version finale du projet de Constitution. Selon toute probabilité, le texte de la Constitution devrait empêcher Aung San Suu Kyi de se présenter à ces élections.
C'est en 1990 qu'ont eu lieu les dernières élections libres en Birmanie. A l'époque, la Ligue nationale pour la démocratie d'Aung San Suu Ky remporte plus de 80% des voix. Mais les militaires ne reconnaissent pas ce résultat. Pendant que les démocrates birmans font le deuil de réformes tant attendues, les militaires préparent une parodie de processus constitutionnel.
En 1993, la junte met en place une convention censée représenter l'ensemble du pays. Des centaines de délégués soigneusement choisis par le pouvoir ont pour mission de réffléchir à une nouvelle Constitution. Cette mascarade est boycottée par la Ligue nationale pour la démocratie.
Il faudra attendre 14 ans, septembre 2007, pour avoir le résultat des débats. Et quel résultat ! « La Constitution, affirme la convention, devra garantir le pouvoir absolu des généraux. Le président birman sera obligatoirement issu des rangs de l'armée et 25% des parlementaires seront des militaires ».
C'est cette Constitution, actuellement en rédaction, que le pouvoir veut faire adopter par référendum au mois de mai. Imaginons que les Birmans acceptent, le régime des généraux serait conforté dans ses choix.
Dans le cas contraire, la junte continuerait à diriger le pays, expliquant que ce sont les Birmans qui refusent le changement.
Porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d'Aung San Suu Kyi
« Nous sommes très surpris de ces informations. Les généraux ne connaissent pas encore les résultats du référendum constitutionnel mais ils annoncent déjà des élections en 2010...»