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Burkina Faso

Nouvelles manifestations contre la hausse des prix

par  RFI

Article publié le 28/02/2008 Dernière mise à jour le 01/03/2008 à 00:27 TU

Le Burkina Faso.(Carte : L. Mouaoued/RFI)

Le Burkina Faso.
(Carte : L. Mouaoued/RFI)

La capitale burkinabé est sous tension depuis jeudi matin, avec des manifestations sporadiques de jeunes qui protestent contre la vie chère. Ouagadougou s’est transformée en ville morte. Plusieurs rues ont été occupées par des manifestants et des incidents se sont produits avec les forces de l’ordre. Il y a eu quelques actes de vandalisme. Des émeutes avaient eu lieu il y a une semaine dans d’autres villes du pays, où, selon les autorités, deux cents personnes ont été arrêtées. Le gouvernement a annoncé mercredi la suspension de droits de douane sur les produits importés de grande consommation, mais apparemment cela n’a pas été suffisant pour les jeunes manifestants.

Un peu partout dans les quartiers de Ouagadougou, notamment autour des marchés, les jeunes ont commencé à s’organiser au milieu de la matinée de jeudi et, par petits groupes, ils ont dressé des barricades, brûlé des pneus et détruit des feux tricolores ainsi que des panneaux lumineux. Les forces de l’ordre qui s’étaient déployées dans la ville, tôt le matin, ont tenté de disperser les manifestants. Mais ceux-ci, dans une sorte de jeu du chat et de la souris se réorganisaient très rapidement à d’autres endroits, et revenaient quelques minutes après, d’où ils étaient chassés.

Tous ces incidents, qui se poursuivaient dans l’après-midi, se sont déroulés dans un contexte de ville morte. En effet, depuis jeudi matin, les commerces, les stations-service et les marchés sont fermés et il y a très peu de circulation dans la capitale. Les services publics fonctionnaient mais restaient sous bonne garde des forces de l’ordre. Les témoins soulignent que ces groupes de manifestants n’ont, apparemment, pas de meneurs ni d’organisation bien définie. Mais tout le monde savait que cela devait arriver. Ces incidents font suite à un appel à une journée « ville morte » lancé par le Rassemblement démocratique populaire (RDP), un petit parti d’opposition proche de l’ancien président Thomas Sankara, assassiné en 1987.          

Des centaines d'arrestation

Des manifestations contre la vie chère avaient déjà eu lieu il y a une semaine, les 20 et 21 février, dans d’autres villes du Burkina Faso, des manifestations qui ont dégénéré, avec des actes de vandalisme à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays située à 330 kilomètres au sud-ouest de Ouagadougou, ainsi qu'à Banfora, dans l’ouest, et à Ouahigouya dans le nord du pays. Le gouvernement burkinabé a annoncé, mardi, que deux cents personnes ont été arrêtées lors des ces incidents et plus d’une centaine d’entre elles seront poursuivies en justice pour « destruction de biens publics et privés ».

Après ces manifestations, le gouvernement avait annoncé une suspension de trois mois des droits de douane sur des produits importés de première nécessité, afin d’atténuer la flambée des prix, notamment ceux du riz, du lait en poudre ou concentré, ainsi que des pâtes alimentaires et du sel. Les autorités de Ouagadougou reconnaissent que les prix de ces produits ont enregistré une « hausse folle, inacceptable », touchant notamment la « population la plus fragile, les enfants et les jeunes ». Les observateurs pensent que les mesures annoncées mercredi par le gouvernement burkinabé n’ont visiblement pas convaincu les manifestants de Ouagadougou.