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France / Afrique

La France va-t-elle quitter l'Afrique ?

par  RFI

Article publié le 29/02/2008 Dernière mise à jour le 29/02/2008 à 01:58 TU

« La France n'a pas vocation à maintenir indéfiniment des forces armées en Afrique », a dit Nicolas Sarkozy lors de son discours devant les parlementaires sud-africains. S'agit-il de la « rupture » que le président français a souvent dit vouloir opérer avec les pratiques antérieures ? Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, a estimé que la renégociation des accords militaires avec l'Afrique serait un « progrès ». Thabo Mbeki, le président sud-africain, a lui déclaré que « cela faisait partie selon lui de la suite du processus de décolonisation en Afrique ». Retour sur les évolutions possibles de la présence française sur le continent noir.

Mirage F1 de l'armée française (Photo : AFP)

Mirage F1 de l'armée française
(Photo : AFP)

C'est le secret de Polichinelle de la « Françafrique » : les « accords de défense » avec neuf pays, dont la Côte d'Ivoire, le Sénégal, ou encore le Gabon. Ils ont été signés pour la plupart très discrètement, dans la foulée des indépendances du début des années 60, ou des années 70 pour ce qui est de Djibouti et des Comores. Ils impliquent une garantie « stratégique » de la France, en général contre un agresseur extérieur ; mais ce peut être aussi l'aide à la mise au pas de mouvements de rébellion liés à l'extérieur, ou au rétablissement d'une situation interne périlleuse, avec « exfiltration » du chef de l'Etat en cas de besoin.

Dans la pratique, la plupart de ces vieux textes, dont même le Parlement n'a pas eu connaissance, sont « caducs » : ils n'ont été appliqués ni à Djibouti, ni en Côte d'Ivoire, ni même au Togo, où chaque fois, le régime invoquait une agression extérieure, mais n'a pas reçu l'appui français espéré. Et c'est au contraire un simple accord d'assistance militaire technique et de soutien logistique, comme la France en a signé par ailleurs avec 26 Etats africains, pour l'instruction des troupes, qui a permis, une nouvelle fois à l'armée française de sauver la mise au régime du président Idriss Deby, au Tchad début février.

La présence française en Afrique

Cette présence a évolué ces dernières années, avec d'abord des effectifs qui ont été divisés par deux en dix ans : ils représentent 9 000 hommes aujourd'hui, relevés en majorité  tous les quatre mois : les dispositifs Epervier au Tchad, Licorne en Côte d'Ivoire ou Boali en République centrafricaine, soit près de 4 000 hommes, plus  « opérations » que bases permanentes, ont d'ailleurs vocation à disparaître...

Ne resteront plus qu'un nombre  limité de  points d'appui : Dakar au Sénégal, pour l'Afrique de l'ouest ; Libreville au Gabon, pour l'Afrique centrale ;  Djibouti, à l'est, pour l'Afrique orientale - avec transfert d'une partie des effectifs sur Abou Dhabi, dans le Golfe ; ainsi que la Réunion, à l'extrême-sud, pour la partie australe du continent.

Chacune de ces bases est désormais placée sous la responsabilité d'un général qui  agit en coordination avec l'organisation sous-régionale dont dépendent les Etats voisins. Une « mise en cohérence » qui a déjà été esquissée, en liaison avec l'Union africaine, dans le cadre du programme Recamp, de « renforcement des capacités africaines de maintien de la paix » : par roulement,  ce cycle de réflexion, formation et entraînement, offre un appui en encadrement et en matériel prépositionné à un bataillon régional de maintien de la paix. La France, qui cherche à faire oublier son ancien uniforme  de « gendarme de l'Afrique »,  vient de lancer un Euro-Recamp, que préfigure  l'actuelle Eufor-Tchad-Rca. 

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