par RFI
Article publié le 02/03/2008 Dernière mise à jour le 03/03/2008 à 05:08 TU
Chez lui, Alvaro Uribe joue les héros. Ses ministres crient victoire, après l'opération commando réussie contre le numéro deux des FARC. Le coup porté à la guérilla marxiste atteste, selon le président colombien, de l'efficacité de sa stratégie militaire, largement financée par les Etats-Unis.
A l'extérieur, le son de cloche est très différent. Sans surprise, c'est le vénézuélien Hugo Chavez, grand rival du président colombien, qui a été le plus virulent en qualifiant la mort de Raul Reyes « d'acte de guerre ». Dimanche, le président vénézuélien a décidé de rapatrier le personnel de son ambassade à Bogota. Il a également annoncé un renforcement de la présence militaire vénézuélienne à la frontière avec la Colombie.
« "Compte sur le Venezuela Correa, dans toutes les circonstances", a lancé Hugo Chavez à son homologue équatorien, après avoir décidé d'envoyer des troupes de renfort à la frontière colombienne. »
Le président Rafael Correa (g) a critiqué l'incursion de l'armée colombienne en territoire équatorien.
(Photo : AFP)
Plus inhabituel, le président équatorien hausse le ton lui aussi contre la Colombie, avec laquelle il avait, jusque là, des relations plutôt cordiales. Rafael Correa dénonce une agression contre son territoire, puisque le n°2 des FARC se trouvait sur le sol équatorien lorsqu'il a été tué. Furieux, il accuse Alvaro Uribe de lui avoir menti et rappelle son ambassadeur à Bogota en guise de protestation.
« Correa affirme que son homologue colombien a été trompé ou bien qu'il lui ment. »
Les doutes sur la méthode du président colombien vont au-delà des inquiétudes régionales. A Paris, Nicolas Sarkozy estime qu'il faut privilégier les gestes humanitaires pour libérer les derniers otages des FARC, dont la franco-colombienne Ingrid Betancourt. Jusqu'à présent, Alvaro Uribe s'est montré inflexible, malgré la pression croissante, dans son refus de toute négociation avec la guérilla.
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