par RFI
Article publié le 03/03/2008 Dernière mise à jour le 03/03/2008 à 23:00 TU
Le président de l'UIMM, Frédéric Saint-Geours (c), répond aux journalistes, le 3 mars 2008.
(Photo : AFP)
Denis Gautier-Sauvagnac, l'homme par qui les scandales sont arrivés, va devoir quitter ses fonctions de délégué général de l'UIMM. Il va également devoir renoncer à ses très privilégiées conditions de départ qui vont être réexaminées. L'ancien patron de la puissante fédération de la métallurgie avait en effet obtenu des indemnités de 1 million et demi d'euros et la prise en charge des conséquences fiscales de l'affaire des caisses noires.
Départ de Denis Gautier-Sauvagnac
« Denis Gautier-Sauvagnac est un salarié de l'UIMM depuis 15 ans, il est normal que s'il est mis à la retraite, il ait droit à quelque chose ».
Son adjoint, Dominique de Calan -souvent présenté comme l'âme damnée de l'ancien patron de la fédération de la métallurgie- va lui aussi devoir démissionner. Et d'autres têtes vont sans doute tomber.
En annonçant ces départs et une réorganisation de la direction de l'UIMM, son nouveau président, Frédéric Saint-Geours, a voulu parer aux violentes critiques de Laurence Parisot. Dès samedi, la président du Medef a exigé des dirigeants de la métallurgie qu'ils remettent les mandats nationaux qu'ils exercent pour le compte de l’organisation patronale. Un point sur lequel la fédération UIMM a toutefois refusé de soumettre.
Le renouveau de l'UIMM
« Le 19 mars nous tiendrons notre convention pour avoir la transparence financière, la transparence de gestion (...) qui seront, à mon avis, exemplaires ».
Ces mesures n'ont en tout cas pas convaincu les syndicats. La CFDT a ainsi estimé que le réexamen des conditions de départ de l'ancien patron de l'UIMM constituait « un début d'aveu de culpabilité ».
L'UIMM, premier contributeur du Medef
Les affaires qui ont éclaboussé ces derniers mois la puissante Union des industries et des métiers de la métallurgie ont ébranlé le patronat français en mettant au jour des pratiques que l'on pensait appartenir à un autre temps.
Laurence Parisot, qui a été élue à la tête du Medef avec justement l'idée de contribuer à « l'émergence d'un patronat moderne pour le XXIème siècle », était très en colère depuis la révélation des indemnités de départ accordées par l’UIMM à son ancien président. Et cela d'autant plus qu'elle sait avoir à faire à l'une des plus puissantes fédérations du patronat, dont le fonctionnement, qui lui échappe, est à l'opposé de celui qu'elle défend.
Avec 11,1% des cotisations versées, l'UIMM est le premier contributeur du Medef, devant les banques (7,7%) et le bâtiment (5,3%). Et certains adhérents de ce puissant secteur n'hésitaient pas à évoquer le week-end dernier, après la mise en cause de l’UIMM par Laurence Parisot, une possible scission du Medef.
Mais les choses ne sont pas si simples. Car au sein même de l'UIMM, certains patrons dénoncent la façon dont est gérée leur fédération.