Article publié le 14/03/2008 Dernière mise à jour le 14/03/2008 à 03:26 TU
Les deux touristes autrichiens kidnappés par des membres d'al-Qaïda, en Tunisie : Wolfgang Ebner, 51 ans et Andrea Kloiber, 44 ans.
(Photo : AFP)
Avec notre correspondant à Alger, Amar Ben Salem
A en croire SITE, une entreprise spécialisée dans la surveillance des sites islamistes, la nébuleuse d'al-Qaïda au Maghreb exige la libération de prisonniers en Tunisie et en Algérie contre les deux touristes autrichiens enlevés en Tunisie.
Chercheur en science politique, enseignante à Sciences-Po
« Cette prise d'otage qui s'est déroulée non pas sur le territoire algérien mais tunisien est assez inédite, parce qu’ils [les ravisseurs] demandent en contre partie une libération des prisonniers. Il semble qu'elle s'inscrit plutôt dans une confrontation avec le régime tunisien ».
Les ravisseurs fixent également un délai, un ultimatum de 3 jours à compter de ce jeudi minuit, et qui tombe ici, en Algérie, en plein week-end.
Il n y a pas de journaux et, ni la télévision, ni la radio qui diffusent à temps plein, n'ont fait état de cet ultimatum.
Observateurs et analystes algériens s'attendaient, eux, à ce que les terroristes-ravisseurs réclament une rançon.
Chercheur en science politique, enseignante à Sciences-Po
« Le propre de ce mouvement jihadiste était de pratiquer la politique de la terre brulée. Quand ils ont des prisonniers, ils exigent des rançons qu'ils obtiennent rarement. Généralement, ils exécutent très vite les prisonniers. Et là pour la première fois, il y a une sorte de revendication politique ».
A première vue cette demande d'échange « otages contre prisonniers » surprend tout le monde. Il y a bien des terroristes détenus en Tunisie et en Algérie, mais il n'est absolument pas évident que les autorités des deux pays cèdent à cette exigence.
Plusieurs dizaines de terroristes affiliés à l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat, le GSPC, sont dans des prisons algériennes. Parmi eux, des membres d’un réseau de poseurs de bombe et surtout, l'ex- numéro 2 du GSPC Saïfi Amari alias Abderrazak el-Para qui avait orchestré en 2003, au Sahara, l'enlèvement de 32 touristes européens.
« Les ravisseurs donnent trois jours, au gouvernement de Vienne, soit jusqu'à dimanche minuit pour faire libérer tous les islamistes détenus en Algérie et en Tunisie, en échange des otages autrichiens. Des revendications qui ne peuvent être exaucées, selon la ministre autrichienne des Affaires étrangères ».
En attendant de savoir quelle tournure va prendre cet enlèvement, on n’a toujours pas confirmation de la présence des ravisseurs au nord du Mali.
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