Article publié le 15/03/2008 Dernière mise à jour le 31/03/2008 à 20:46 TU
Avec notre correspondant à La Havane, Guillaume Decamme
Les attentes en matière de changements économiques sont très grandes à Cuba, après l'arrivée au pouvoir de Raul Castro.
( Photo : Wikimedia )
Un lecteur de DVD, une télévision grand écran 19 pouces, un four à micro-ondes... La liste des produits électroménagers désormais autorisés à la vente dans les magasins d’état cubains ressemble fortement à un inventaire à la Boris Vian. Et comme dans la chanson de l’écrivain français, la liste distribuée au gérant de ces magasins est exhaustive mais elle est en même temps ultra-restrictive : si la ménagère cubaine a officiellement la bénédiction de son gouvernement pour s’offrir un four à micro-ondes, elle devra en revanche attendre l’an prochain pour se payer un climatiseur, et 2010 pour acquérir un toaster.
Le tout à des prix frisant l’indécence, car la liste a beau mettre fin à une interdiction vieille de plusieurs années, elle n’explique pas comment un salaire moyen mensuel de 20 dollars peut permettre aux Cubains d’acheter un lecteur de DVD qui en vaut 4 fois plus.
Motus également sur la façon dont les autorités comptent s’y prendre pour se ravitailler en appareils électroménagers, dans un pays où les magasins sont chroniquement vides. D’ailleurs, le directeur de Granma, l’organe officiel du parti communiste cubain, ne s’y trompe pas : dans un éditorial moralisateur publié ce vendredi, il lance cet avertissement : « Tous ces beaux produits ne tomberont pas du ciel, les Cubains vont devoir travailler dur pour se les payer.»
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