Article publié le 31/03/2008 Dernière mise à jour le 31/03/2008 à 14:53 TU
Au moins trois personnes, dont deux responsables d'associations de consommateurs, ont été interpellées dimanche lors d'une manifestation contre la vie chère interdite par le préfet de Dakar. L'opposant Talla Sylla, chef du Jëf-Jël, a été libéré quelques heures après son interpellation. « Les Sénégalais ne doivent pas se laisser tromper » par l'opposition qui est à l'origine du rassemblement, a déclaré le ministre sénégalais des Transports aériens, Farba Senghor.
Entourée d'autres femmes, une Sénégalaise crie son ras-le-bol.
«Le coût de la vie est chère. On est fatiguées. On a faim. On n'a rien ! ».
Venues marcher à l'initiative de l'association des consommateurs du Sénégal, l'Ascosen, ces femmes ont vite été dispersées par la police.
Les manifestants se sont regroupés dans le local du Parti de l'indépendance et du travail où la police les contenait.
«Il n'y a rien qui est diminué, tout est cher au Sénégal. Toute la population est fatiguée ! ».
Près d'une centaine de protestataires criaient « on a faim », certains brandissant des sacs de riz vides, d'autres des pancartes improvisées où l'on pouvait lire «Je vous aime » à l'adresse des policiers, ou encore « La vie est chère ».
Quand les leaders de l'opposition ont décidé d'arrêter la manifestation, les protestataires ont commencé à partir.
Mais dans ce quartier populaire, la situation a dégénéré. Des jets de pierre ont commencé à tomber sur les policiers qui ont répondu par des gaz lacrymogènes.
Au moins trois personnes ont été arrêtées, certaines malmenées dont Momar Ndao de l'Ascosen et Jean-Pierre Dieng de l'Union nationale des consommateurs du Sénégal.
Président du Jëf-Jël.
« Nous n'avons besoin d'aucune autorisation pour dire que le peuple a faim. »