Article publié le 31/03/2008 Dernière mise à jour le 31/03/2008 à 20:52 TU
La Cour constitutionnelle a jugé recevable la demande formulée par le procureur de la Cour de cassation visant l’interdiction du parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement, AKP. Abdurrahman Yalçinkaya, le procureur en chef de la Cour de cassation, qui a engagé cette procédure devant la plus haute juridiction du pays, le 14 mars dernier, avait estimé que, l’AKP au pouvoir depuis 2002, menace les fondements laïques de la République turque.
Avec notre correspondant à Istanbul, Jerôme Bastion
Les onze juges de la Cour constitutionnelle avaient le choix entre la stabilité des institutions et le chaos politique. C'est ainsi que la presse proche du parti au pouvoir présentait ce matin leur dilemme. Ils viennent de choisir d'ouvrir ce procès contre le Parti de la justice et du développement, l'AKP, et plusieurs de ses dirigeants dont le Premier ministre.
Cette décision ne mènera pas forcément à la fermeture de l'AKP, mais le seul choix de recevoir la plainte et d'engager la procédure est en lui-même porteur de bien des incertitudes et va fortement envenimer l'atmosphère politique déjà très tendue, entre le camp et la bureaucratie kémaliste et la formation de Monsieur Erdogan au pouvoir depuis 2002 et reconduite aux élections législatives de juillet dernier avec près de 47% des voix.
Seule précaution, si l'on peut dire, de la Cour constitutionnelle par rapport à la plainte déposée il y a deux semaines par le procureur de la Cour de cassation, les juges ont dissocié le cas du président de la République des poursuites ouvertes contre le Premier ministre, plusieurs ministres et députés de l'AKP, qui risquent eux d'être écartés durant cinq ans de toute activité politique.
Abdullah Gül, quant à lui, ne sera pas inquiété et le chef de l'Etat restera donc dans ses fonctions.
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