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France / Flamme olympique

Un parcours avorté

par  RFI

Article publié le 07/04/2008 Dernière mise à jour le 07/04/2008 à 22:38 TU

Tout avait été millimétré pour faire du passage de la flamme olympique à Paris, une fête. C'était sans compter les manifestants venus en nombre soutenir les droits de l'homme au Tibet qui ont perturbé le parcours d'un bout à l'autre, pour finalement, pousser les organisateurs à interrompre le relais dès son étape à la mairie de Paris. C'est en bus que la flamme olympique a terminé son parcours dans la capitale française.

Stéphane Diagana, champion du monde du 400 m haie, a pris le départ avec la flamme olympique depuis la tour Eiffel.(Photo : AFP)

Stéphane Diagana, champion du monde du 400 m haie, a pris le départ avec la flamme olympique depuis la tour Eiffel.
(Photo : AFP)

Premier porteur à s'élancer, l'ancien coureur Stéphane Diagana entouré d'athlètes, a progressé assez difficilement entre des rangées de policiers à rollers et derrière une quinzaine de cars de CRS. Et comme si cela ne suffisait pas, une rangée de pompiers joggers et des motards bordaient  le tout.

Un dispositif qualifié de ridicule par le secrétaire général de Reporters sans frontières dont les militants se sont rapidement heurtés à la fois aux forces de police et à certains manifestants qui brandissaient des drapeaux de la Chine populaire.

Dès la fin de matinée, Reporters sans frontières parvenait à déployer un drapeau noir, frappé de menottes en place des anneaux olympiques, au premier étage de la tour Eiffel pendant que trois militants s'enchaînaient à la structure métallique.

Des pompiers retirent la banderole, détournant les anneaux olympiques, déployée sur la tour Eiffel par des militants de Reporters sans frontières.(Photo : Reuters)

Des pompiers retirent la banderole, détournant les anneaux olympiques, déployée sur la tour Eiffel par des militants de Reporters sans frontières.
(Photo : Reuters)

A peine une demi-heure après le départ de la flamme, le cortège a été bloqué par des bousculades et les organisateurs ont décidé alors de mettre la flamme à l'abri dans un bus. Au même moment des activistes ont réussi à déployer un drapeau noir où les anneaux olympiqes sont figurés par des menottes. 

La police maîtrise un manifestant lors du parcours de la flamme olympique.(Photo : Reuters)

La police maîtrise un manifestant lors du parcours de la flamme olympique.
(Photo : Reuters)

Après plusieurs minutes d'immobilisation, la flamme a repris son parcours, mais le relais devait être à nouveau encore interrompu suite à la multiplication d'incidents.

Un athlète poursuit sa course avec la flamme olympique éteinte.(Photo : Reuters)

Un athlète poursuit sa course avec la flamme olympique éteinte.
(Photo : Reuters)

Deux heures après son départ, la flamme avait déjà pris une heure de retard sur le programme. Eteinte « pour des raisons techniques », puis rallumée, la flamme ainsi que son cortège ont été encore interrompus par de multiples incidents, plusieurs femmes et hommes tentant de s'allonger sur la chaussée pour entraver leur progression.

La banderole de Reporters sans frontières détournant les anneaux olympiques a été déployée depuis les fenêtres de la Mairie de Paris.(Photo : Reuters)

La banderole de Reporters sans frontières détournant les anneaux olympiques a été déployée depuis les fenêtres de la Mairie de Paris.
(Photo : Reuters)

La cérémonie prévue à l'hôtel de ville de Paris a finalement été annulée  alors que le relais avait déjà pris trois heures de retard. Le cortège a dû modifier son itinéraire et la flamme est repartie de la mairie de Paris à bord d'un véhicule qui s'est dirigé, en convoi, vers l'Assemblée nationale où les députés avaient suspendu leurs travaux, certains souhaitant aller manifester en faveur des droits de l'homme au Tibet. 

La flamme olympique se rend finalement en bus au stade Charléty.(Photo : Reuters)

La flamme olympique se rend finalement en bus au stade Charléty.
(Photo : Reuters)

Fin du parcours de la flamme olympique au stade Charléty

« Un drôle de film, une drôle de journée, bien loin de la fête qui avait accompagné la flamme en 2004, avant les Jeux d'Athènes. »

écouter 1 min 13 sec

07/04/2008 par Frédéric Suteau

Les manifestations de Paris vues de Pékin

Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin

Mêmes incidents et même scénario pour les médias chinois. Tout comme après les incidents qui se sont déroulés en Grèce ou à Londres, les télévisions chinoises et les médias en général ont commencé par occulter l'évènement.

Sur la principale chaîne de télévision, CCTV1, dans le journal de la nuit diffusé à 22 heures à Pékin, la présentatrice a brièvement évoqué des incidents, sans donner beaucoup plus de détails. Peu avant, l'envoyé spécial évoquait l'accueil chaleureux des Parisiens, ainsi que des Chinois résidents ou en visite à Paris.

La cérémonie de la flamme à Paris n'était bien sûr pas diffusée en direct. Il fallait aller sur les chaînes en anglais ou bien destinées aux résidents étrangers en Chine, pour avoir plus de commentaires sur ces évènements.

CCTV 4, visible uniquement dans les hôtels ou les résidences diplomatiques qui disposent d'accès aux satellites, a expliqué qu'un petit nombre de « séparatistes tibétains » avait tenté de perturber la manifestation.

Quant aux chaînes de télévision étrangères, BBC ou CNN, elles ont encore une fois été censurées au moment de la diffusion des images. Enfin, l'agence de presse Chine nouvelle a dénoncé elle aussi l'action de séparatistes tibétains, qui auraient provoqué la colère des spectateurs. Une version officielle des évènements...

A écouter

Bertrand Delanoë

Maire de la ville de Paris

« Les autorités chinoises ont décidé d'éviter un certain nombre d'endroits. Si la flamme était venue sur le parvis, je l'accueillais avec plaisir, en même temps que les Parisiens expriment leur attachement aux droits de l'homme et à la dignité des Tibétains. »

07/04/2008 par Frédéric Sutteau

Marie-George Buffet

Députée PCF

« Faut-il des manifestations pour que cesse la répression au Tibet, pour qu'une solution politique soit trouvée, pour que les droits de l'homme avancent en Chine et ailleurs ? Cette manifestation ne devrait pas se faire contre la flamme mais contre les chefs d'Etats. »

07/04/2008 par Eric Chaurin

Bruno Leroux

Porte-parole du Parti socialiste

« Oui, à toutes les manifestations qui se dérouleront aujourd’hui, si tant est qu’elles soient pacifiques. Ces manifestations doivent aussi pousser le président de la République à faire connaître une position claire. »

07/04/2008 par Eric Chaurin

Frédéric Lefèvre

Porte-parole de l'UMP

« Le fait que les Jeux Olympiques soient organisés en Chine, c'est une occasion pour le monde entier, journalistes français et internationaux, pour les hommes politiques du monde entier de montrer leur attachement au Tibet. »

07/04/2008 par Valérie Gas

Autour de la flamme olympique

« Les militants pour les droits de l'homme en Chine ont profité de l'ocasion tout au long du parcours de la flamme. »

08/04/2008 par Oanna Favennec

Les Chinois de France accueillent la flamme olympique

« Les Jeux Olympiques sont très importants pour le peuple chinois. Les Chinois sont fiers que la Chine organise les JO. »

07/04/2008 par Stéphane Lagarde