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Zimbabwe

Présidentielle, la justice s'accorde un sursis

par  RFI

Article publié le 07/04/2008 Dernière mise à jour le 07/04/2008 à 16:38 TU

Le Zimbabwe attend toujours d’en savoir plus sur son avenir politique. La justice zimbabwéenne a reporté sa décision sur la publication des résultats de la présidentielle du 29 mars dernier. Le parti au pouvoir, la Zanu-PF, affirme qu’aucun candidat n’a eu la majorité absolue et se prépare pour un second tour, alors le MDC réclame une publication rapide des résultats qui seraient en faveur de son candidat.

Depuis le 29 mars dernier, aucun résultat de la présidentielle n’est publié à Harare. La Haute cour de justice remet au mardi 8 avril sa décision au sujet de la publication des résultats.(Photo: Reuters)

Depuis le 29 mars dernier, aucun résultat de la présidentielle n’est publié à Harare. La Haute cour de justice remet au mardi 8 avril sa décision au sujet de la publication des résultats.
(Photo: Reuters)

La Haute cour de justice vient de reporter son jugement sur le fond à demain. En revanche, elle a indiqué ce matin qu’elle était compétente pour statuer sur la requête en urgence déposée par le MDC. Mais la commission électorale estime pour sa part qu’elle ne se sent pas liée par le jugement de la Haute cour. Donc il ne faut pas s’attendre à ce que la commission annonce les résultats dans la foulée d’un verdict favorable au MDC demain.

De son côté, Robert Mugabe continue de jouer la montre. Hier, il a de nouveau appelé à un report de l’annonce des résultats et un nouveau décompte des voix qui porterait, et sur le scrutin parlementaire perdu par son parti, et sur le scrutin présidentiel.

Robert Mugabe se prépare pour un second tour 

La Zanu-PF, le parti de Mugabe, a dénoncé des irrégularités survenues lors de la compilation des résultats. Cela veut donc dire que la Zanu-PF avoue être en possession de résultats qui officiellement ne sont pas disponibles, car ils n’existent pas.

Par ailleurs, Robert Mugabe a pris d’autres risques, ces derniers jours, en envoyant ses soi-disant vétérans de la guerre envahir des fermes tenues par des blancs dans le sud-est du pays. La police serait intervenue pour les en empêcher.

Mais certaines fermes ont bel et bien été envahies. Mugabe continue donc de s’appuyer sur cette fibre ultra nationaliste, et prétend, comme il le fait maintenant à chaque élection depuis huit ans, que le MDC complote pour organiser un retour des colons blancs.

La place de l'Afrique du Sud

Morgan Tsvangirai, le chef de l’opposition qui revendique la victoire à la présidentielle est en Afrique du Sud pour, dit-on, «des entretiens privésۚ ». Et on n’en sait pas plus. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères sud-africain a indiqué qu’aucune rencontre n’était prévue aujourd’hui avec Morgan Tsvangirai qui rentre ce soir.

Le président sud-africain, Thabo Mbeki, qui ménage beaucoup Mugabe a déclaré ce week-end à Londres qu’il fallait attendre patiemment les résultats. Rappelons que de nombreuses ONG occidentales proches du MDC ont leur siège en Afrique du Sud, et que Johannesburg, la capitale économique accueille de nombreuses Organisations non gouvernementales zimbabwéennes exilées.

La presse sud-africaine a aussi choisi son candidat, depuis longtemps d’ailleurs, et ce n’est pas Robert Mugabe. Le Sunday Times publiait par exemple, en une hier, une photo pas vraiment flatteuse du président octogénaire, avec ce titre : «Sauvez-nous de ce vampire».