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Népal

Un scrutin sur fond de violences

Article publié le 10/04/2008 Dernière mise à jour le 10/04/2008 à 11:18 TU

Les Népalais votaient massivement, ce jeudi, pour élire une Assemblée constituante censée abolir la monarchie et proclamer la république, avec l'espoir de consolider la paix signée il y a un an et demi avec la guérilla maoïste. Mais le vote a été émaillé d’incidents souvent violents.

Avec notre envoyé spécial au Népal, Nicolas Vescovacci

Au Népal, un policier surveille un bureau de vote de Katmandou, le 10 avril 2008. (Photo : N. Vescovacci)

Au Népal, un policier surveille un bureau de vote de Katmandou, le 10 avril 2008.
(Photo : N. Vescovacci)

Dans certains districts du Téraï, plusieurs bombes artisanales ont sauté près, ou dans, des bureaux de vote. Un électeur est mort dans la panique qui a suivi l'une de ces explosions.

Dans d'autres endroits du Téraï, il y a eu des accrochages entre des militants du congrès et des militants du parti marxiste-léniniste unifié. Des maoïstes et des représentants d'un parti local se sont battus dans le district de Rautahat à la frontière indienne. Le candidat maoïste est sérieusement blessé.

Dans cette région, certains groupes extrémistes avaient promis avant le scrutin de tout tenter pour faire dérailler le processus politique.

Au Népal, à Katmandou, un électeur prend un bulletin de vote, le 10 avril 2008.(Photo : N. Vescovacci)

Au Népal, à Katmandou, un électeur prend un bulletin de vote, le 10 avril 2008.
(Photo : N. Vescovacci)

Chassés par la police

Malgré l'appel au calme lancé par le gouvernement népalais et les Nations unies, la colère de certains Madeshi est plus forte que la raison.

Il y a eu aussi d'autres incidents, notamment à l'est de Katmandou. Là, des membres actifs de YCL, c'est-à-dire la jeunesse maoïste, occuperaient plusieurs centres de vote.

Enfin, dans un village sur la route des Annapurna, les membres de YCL, ont empêché les habitants de voter avant d'être chassés par la police armée.

L’inconnue maoïste

Après deux ans d’un processus de transition, les maoïstes symbolisent la faillite de la monarchie constitutionnelle. Mais peuvent-ils suffisamment accélérer l’histoire pour remporter une confortable majorité ? Se débarrasser du roi et instaurer une république fédérale ?

Pendant la campagne, les maoïstes ont déployé d’énormes moyens pour convaincre. Avec le Congrès népalais et les marxistes-léninistes unifiés, ils sont les seuls à disposer d’une assise nationale. Le mode de scrutin largement proportionnel pourrait amplifier une victoire.

Toutefois, dans un pays qui n’a pas voté depuis 1999, où les sondages sont inexistants, impossible de faire la moindre prévision. Surtout que les Népalais ont devant eux une forêt de 54 partis sans programmes.

L’histoire politique du Népal est faite de scissions, de paranoïa et de narcissisme. Résultat, on ne compte plus les partis communistes et les formations ethniques.

S’ils veulent surmonter l’obstacle que représente cette diversité, les maoïstes vont devoir changer de logique. De celle du prédateur à celle du constructeur. La République que les maoïstes appellent de leurs vœux n’est pour le moment qu’une République de papier.

A écouter

L'espoir des Népalais

« Je suis heureux parce que nous allons prendre notre destin en main, c’est un moment historique, c’est la première fois que l’on va choisir une constitution ».

10/04/2008 par Nicolas Vescovacci

Elections au Népal : ambiance

« Nous votons pour une assemblée constituante, pour modifier le pays en profondeur, j’espère que tout va changer, je veux la démocratie et une République, c’est la liberté non ! ».

10/04/2008 par Nicolas Vescovacci