Article publié le 13/04/2008 Dernière mise à jour le 13/04/2008 à 15:14 TU
Un système électoral à risque |
Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir La loi électorale a été concoctée en 2005, à la fin du second gouvernement mené par Sylvio Berlusconi, par un ministre de la Ligue du Nord, Roberto Calderoli, qui l'a lui-même qualifiée de « cochonnerie ». Pour la Chambre des députés, une seule voix d'avance suffit pour que le parti arrivé en tête obtienne une majorité confortable. En revanche, au Sénat, qui en Italie a exactement les mêmes pouvoirs que la Chambre des députés, la prime accordée aux vainqueurs est bien moins nette, et les petits partis sont favorisés. Or Walter Veltroni et Sylvio Berlusconi sont à la tête de nouveaux partis uniques, et quelque soit le vainqueur, ils pourraient être pénalisés par les résultats obtenus par des petites formations avec lesquelles ils ont refusé toute alliance électorale. D'où le risque d'un match nul et donc d'un retour rapide aux urnes, mais avec une nouvelle loi électorale. |
Avec notre envoyé spécial à Rome, François Cardona
Une campagne électorale terne, des programmes qui ne diffèrent pas vraiment entre le parti de Silvio Berlusconi et celui de Walter Veltroni, au point que les Italiens parlent de « Veltrusconi ». Et bon nombre d'électeurs qui ne croient plus en la capacité de l'un ou l'autre des candidats d'apporter un véritable changement à l'Italie.
Les conditions d'une faible participation à ces élections législatives semblent donc réunies. Car la situation économique de l'Italie est déplorable. L'inflation atteint des records, les salaires sont faibles et les jeunes sont particulièrement touchés par la précarité et le chômage.
A cela s'ajoute un rejet croissant de la classe politique italienne, largement critiquée pour son immobilisme, mais aussi pour sa corruption et ses privilèges. Un livre intitulé La Caste, dénonçant l'ensemble de ces abus, a récemment obtenu un immense succès populaire en Italie. Il s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires.
Conséquence, selon un récent sondage : près de 40% des personnes âgées de moins de 34 ans se disaient prêtes à ne pas aller voter. Un risque d'abstention étonnamment élevé, puisqu'en dépit des lourdes critiques que les Italiens adressent régulièrement à leurs hommes politiques, le taux de participation est généralement fort lors des élections législatives.
Chef du Parti démocrate
«Perçu comme sérieux, voire austère, Walter Veltroni est un professionnel de la politique, issu du parti communiste.»
Leader du parti du Peuple de la liberté
«Donné vainqueur par les sondages, Berlusconi aura la lourde tâche, s'il l'emporte, de redresser l'Italie au bord de la récession économique.»
A écouter
« Les deux principaux adversaires, Walter Veltroni et Silvio Berlusconi, savent pertinemment que les thèmes décisifs sont économiques. »
13/04/2008 par Anne Lenir
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