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Proche-Orient

Jimmy Carter en Cisjordanie, mais pas à Gaza

Article publié le 15/04/2008 Dernière mise à jour le 15/04/2008 à 19:17 TU

L'ancien président américain Jimmy Carter devant la tombe de Yasser Arafat à Ramallah le 15 avril.(Photo : Reuters)

L'ancien président américain Jimmy Carter devant la tombe de Yasser Arafat à Ramallah le 15 avril.
(Photo : Reuters)

Ignoré par le gouvernement israélien, qui n'apprécie guère son projet de rencontrer le chef du Hamas en exil, Jimmy Carter s'est rendu ce mardi en Cisjordanie où il rencontré des responsables de l'Autorité palestinienne ainsi qu'une personnalité proche du Hamas. L'ancien président américain a affirmé à Ramallah qu'il avait été empêché par les autorités israéliennes de se rendre dans la bande de Gaza. « J'ai demandé une autorisation mais on me l'a refusée », a-t-il expliqué. Il doit rencontrer vendredi prochain Khaled Mechaal, le numéro un du Hamas, qui vit en exil à Damas.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

Au Proche-Orient, Jimmy Carter est un Américain qui ne fait rien comme les autres. A son arrivée à la Mouqata’a, le complexe présidentiel de l'autorité Palestinienne, l'ancien président démocrate a déposé une gerbe sur la tombe de Yasser Arafat.

Lors de sa visite en Janvier dernier, George Bush avait soigneusement évité de se recueillir devant le grand mausolée de marbre blanc. L'administration américaine tenait en effet le chef de la résistance palestinienne responsable des violences anti-israéliennes au début de la deuxième Intifada. Par conséquent, Washington a toujours cherché à marginaliser l'ancien président palestinien.

Jimmy Carter a choisi de s'incliner devant la dépouille de Yasser Arafat et de rencontrer également une personnalité proche du Hamas, autre bête noire de Washington. Certes, le responsable en question, Nasser al Chaer n'est pas un membre du mouvement islamiste. Ancien vice-Premier ministre du premier gouvernement formé par le Hamas, Nasser al Chaer est suffisamment « politiquement correct » pour rencontrer régulièrement le président Abbas, qui a également rompu tout contact avec le Hamas.

Malgré cela, le style Jimmy Carter tranche. L'ancien Prix Nobel de la paix veut aller à Gaza quand plus « personne n'y va » depuis la prise de contrôle par le Hamas et il continue à dire, malgré les critiques, qu'il faut parler avec ceux qui demain seront « impliqués dans un accord de paix ».

Les tentatives d'isolement du Hamas

Le Hamas palestinien figure sur les listes américaine et européenne des organisations terroristes. En 2006, la victoire du mouvement islamiste aux élections législatives palestiniennes a soulevé cette question : faut-il parler avec le Hamas, dont la Charte appelle à la disparition d'Israël.

Pour l'Etat hébreu la réponse est « non ». Réponse négative également de la part du Quartette pour le Proche-Orient, qui réunit l'ONU, les Etats-Unis, la Russie et l'Union européenne.

Selon le Quartette, le dialogue avec le Hamas ne pourra reprendre que lorsque le mouvement aura rempli trois conditions :

- renoncement à la violence
- reconnaissance du droit à l'existence d'Israël
- reconnaissance des accords signés entre palestiniens et israéliens.

Cette politique de fermeté vise à renforcer l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas. Mais elle montre aujourd'hui ses limites : le Hamas s'est rendu maître de la Bande de Gaza et il dicte son agenda au rythme des tirs de roquette sur le sud d'Israël ou en dynamitant la frontière entre Gaza et l'Egypte, comme en janvier dernier.

Dans ce contexte, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour appeler au dialogue avec le Hamas. Reste à savoir si elles inciteront les Occidentaux et les Israéliens à briser ce qui est encore un tabou.

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