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Bamako-Dunkerque en 2CV

Etape Rosso-Nouakchott

par Manu Pochez

Article publié le 14/04/2008 Dernière mise à jour le 14/04/2008 à 08:16 TU

Face au vent de sable

L’étape qui s’annonce sera la plus courte du voyage ; 200 km. Pour un véhicule conventionnel, en bon état de marche , rallier Nouakchott, n’est qu’une formalité qui prend environ deux heures. Un invité surprise de dernière minute va faire son apparition : le vent de sable. Ca souffle très fort de ¾ avant.

Nous serions en mer, aucun problème on borde foc et grand voile, et on remonte au plus près au vent. Seulement on est en deux chevaux, et somme chargés. La silice glisse sur le goudron. Ho hisse !, on arrive péniblement à atteindre les 60 km/h,

J’avais parcouru cette même route il y a un peu plus de 12 ans. Les tentes traditionnelles bordaient la route, aujourd’hui, elles ont laissé place à des constructions en dur avec des toits en tôle.C’est moins joli, mais plus efficace nous raconte un de ces nouveaux sédentaires.

Y aurait-il des chameaux fainéants en Mauritanie ?

Drôle d’image de ce quadrupède assis à l’arrière d’un pick-up. Sidi, son propriétaire, m’explique qu’il vient de le vendre à un ami qui habite au nord de Nouakchott.

S’il avait fallu faire le chemin à dos de chameaux, 3 jours étaient nécessaires, là en deux heures, il sera arrivé.

A partir du point kilométrique 147, un impressionnant chantier longe la route.

D’énormes tuyaux, sont posés sur le sable à la queue leu-leu. Franck Diot, le chef d’orchestre de ce balai d’engins de chantier, nous explique qu’ils construisent une canalisation d’eau. Ils vont puiser l’eau dans le fleuve Sénégal pour alimenter la capitale où la demande est en forte croissance. Les travaux ont débuté il ya 6 mois, ouverture prévue juillet 2009

Le paysage évolue en roulant vers le nord, nous étions près du fleuve, donc végétation abondante. Les arbres commencent à se raréfier et se rapetisser. Le sable est couleur rouge presque sang. On se croirait dans le désert de Simpson en Australie ! Il s’éclaircit jusqu’à parfois devenir blanc linge.

A l’approche de la capitale, les points de contrôle se multiplient. « Policiers, gendarmes, douaniers, et l’armée sont là pour assurer votre sécurité » me confie à un point de contrôle ce policier qui souhaite rester anonyme. Et il ajoute « les derniers évènements ont fait beaucoup de tort au tourisme, vous voyez bien, il n’y a aucun problème ici ! ».

Nous entrons dans la ville, à l’un des ronds points, Souleymane descend de sa voiture, vient nous saluer, et nous remercier pour tout… Il est douanier à l’aéroport et a suivi notre petit voyage à la radio. Au rond point suivant, alerte ! Une deuche mauritanienne est en vue. Quelques habiles manœuvres vont nous permettre de nous mettre à sa hauteur. Achmad Oulala est au volant, il s’arrête, et on découvre un vieux monsieur de 86 ans, tout petit, avec, barbichette bien taillée, des lunettes triple foyer habillé en tenue traditionnelle.

Sa 2CV, achetée d’occasion 35ans auparavant est en piteux état. Plus de phare, plus de clignotants, le châssis hasardeux, la carrosserie toute rouillée, les roues voilées, le problème dit-il, ici ce sont les pièces détachées, on n’en trouve pas. Si il a réussi à garder celle-ci roulante, c’est qu’il en a cannibalisé deux autres, Oulala a de l’humour, il nous propose tout simplement un échange de véhicule ! On lui demande de nous emmener chez son fidèle mécanicien, on souhaiterait un avis sur une fuite d’huile au niveau des caches culbuteurs. Diallo jette un simple coup d’œil, et le verdict tombe : vous pouvez rouler sans problèmes. Nous prendrons donc la route vers le nord rassurés.

(Photos : Manu Pochez)

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Aventure

La 2CV qui s'apprête à rallier Bamako à Dunkerque.(Photo : Manu Pochez)

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