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Bamako-Dunkerque en 2CV

Etape Rabbas-Dakhla

par Manu Pochez

Article publié le 17/04/2008 Dernière mise à jour le 17/04/2008 à 09:41 TU

Entre mines et chameaux

Cela fait tout juste une semaine que nous avons pris la route. Bilan intermédiaire globalement positif. Même si notre demoiselle nous a donné un peu de travail supplémentaire avec les quelques pannes, elle se porte très bien. Nous aurions dû dormir à Laayoune ce soir, mais le vent, toujours le vent, en a décidé autrement. Et nous avons coupé cette étape en deux. Ce soir nous dormirons à Dakhla à environ 350 km au nord de la frontière Mauritanienne.

Petite inquiétude sur la route quant à un bruit de boulon mal serré. C’est le collier de la sortie d’échappement qui bat de l’aile, pas grave mais il faut resserrer efficacement. On décide de démonter la joue, et l’aile gauche afin de procéder à une inspection plus détaillée de ce coté du moteur. RAS, collier resserré, échappement réparé, 2CV rassurée.

Nouvel arrêt quelques dizaines de kilomètres plus loin. Le panneau un peu fatigué est explicite, il ya des mines dans le coin ! C’est vrai que le conflit avec les Sahraouis dure depuis des dizaines d’années, et une bonne partie du sud du royaume chérifien est encore miné. Sidi est chamelier et s’approche lorsqu’il nous aperçoit. Salamalikum ! Je lui demande s’il n’a pas peur de garder tout ses chameaux malgré la présence de ces sournois objets tueurs. Sidi d’un air amusé d’avoir à faire à un touriste ignare « khalas les mines khalas !walou ! », c’est terminé, il n’a plus de mines ici.

Quelques dizaines de mètres derrière lui, ça blatère sévère ! Une chamelle est avec son nouveau né, qui tente de tenir debout sur ses frêles pattes pour atteindre le garde manger maternelle. On s’approche, et Sidi, m’explique qu’il est né il y a quelques heures, le petit est tout trempé, et il traine encore son cordon ombilical. Le chamelier me fait comprendre, que c’est bon pour lui, car dès que possible, il le vendra, et cela lui rapportera beaucoup.

La lutte reprend contre la colère d’Eole. Poste fixe de la gendarmerie royale à l’embranchement qui doit nous conduire à Dakhla. Je suis au volant, et tends au gendarme nos deux passeports. Il les ouvre, et le vent emporte une carte de visite, glissée dans l’un d’entre eux. On aurait dit que le départ d’une course d’athlétisme venait d’être donné. D’une foulée incroyable, les passeports dans une main, l’autre sur sa casquette pour l’empêcher de s’envoler, il nous fait un 400 mètres, pour récupérer la carte. Il revient, tout sourire, en la brandissant fièrement, comme s’il venait de remporter la finale. Applaudissements dans les tribunes. Le gendarme royal est un athlète !

Dakhla est une ville située à l’extrémité d’une presqu’île qui redescend de 40 km vers le sud. Nous avons donc le vent dans le dos. Et donc pour la première fois depuis plusieurs jours, en fait depuis le Sénégal, la deuche va retrouver sa vitesse de croisière habituelle qui la rend si douce à conduire... 80km/h.

Dakhla était, comme Saint-Louis, une étape des aéronefs de l’aéropostale qui descendaient vers le Sénégal. Ville de garnison, elle est située à l’embouchure de l’Oued el Fesch, et demeure un port de commerce important au Maroc.

(Photos : Manu Pochez)

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La 2CV qui s'apprête à rallier Bamako à Dunkerque.(Photo : Manu Pochez)

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