par Manu Pochez
Article publié le 11/04/2008 Dernière mise à jour le 11/04/2008 à 10:17 TU
Sueurs froides par 45°C !
La nuit a été courte.
On s’aperçoit qu’une fixation de la galerie surchargée a lâché. Tout le monde y met du sien pour nous aider à réparer. Nos hôtes nous proposent de nous accompagner jusqu’à la sortie de Kidira, ville sénégalaise jumelle de Diboli. Il faut traverser le pont et on est au Sénégal. Formalités de douane rapidement accomplies, on doit faire le plein et en route !
Petit avatar, toutes les stations essence de la ville ont leur cuve vide. Une seule solution : traverser le pont et retourner au Mali pour y trouver notre carburant ! Par crainte d’une pénurie généralisée sur la route, on décide de prendre 20 litres supplémentaires, qui nous donnent une autonomie de plus de 750km. Saint-Louis est à 650 km de là, au pire, on se réapprovisionnerait en Mauritanie.
Nous prenons enfin la route après un dernier salut au commissaire du poste de police de Kidira.
Quelques rencontres inattendues vont ponctuer notre étape. 150 km après le départ, tandis que nous roulions en pleine brousse, coup de sifflet tonitruant d’un agent du péage de la route, sorti de sous sa paillotte. On s’arrête 100 mètres plus loin (la deuche chargée a de l’inertie). Explication vive et ferme avec l’agent épaulé par des gendarmes.
« Pourquoi, ne vous êtes-vous pas arrêtés, c’est le poste de péage ici !!! », hurle-t-il. Aucun panneau, pourtant ! Rien ne pouvait nous laisser penser qu’un arrêt était obligatoire à cet endroit. Tout cela se terminera autour d’un bon plat riz poisson dans la bonne humeur.
Les réactions se multiplient à notre passage dans les villages : pouces levés, cris de joie ou rires, coucou de la main. La deuche suscite admiration et nostalgie. Des enfants attirés par la deuche se sont proposés pour faire le plein. Qui plus est, le « RFI » trônant sur le capot avant, amplifie les encouragements. De nombreux auditeurs nous remercient… Naïvement, nous nous demandons pourquoi…
Le paysage de la vallée du fleuve Sénégal, défile, un peu monotone, mais tellement beau. Au fur et a mesure, la végétation et le sol changent. Peu à peu le sable apparaît. La deuche tangue et roule, tel un voilier malgré le mauvais état de cette route où les anomalies du bitume n’inquiètent même pas notre demoiselle motorisée.
Inquiétude à mi parcours
Le système de freinage semble ne pas se sentir dans son assiette. Il faut « pomper » à plusieurs reprises pour pouvoir freiner la deuche. Arrêt au premier village. On vérifie et on purge le circuit. Pendant ce temps, des enfants amusés par cette drôle d’équipé se disputent « l’honneur » de faire le plein de la deuche.
Le Dr Bamba Cissoko (l’adjoint du Dr Pierre de Rotalier, deuchiste également et chef de service dans un hôpital de Dakar), président du club sénégalais des amis de la 2CV, nous appelle à ce moment précis. Hasard ou prémonition ? Au même instant, coup de fil de Pierre, le garagiste d’Arcueil, prêt à distiller ses conseils par téléphone. Le Dr Cissoko dépêchera un de ses mécanos depuis Dakar vers St Louis pour jeter un coup d’œil sur le système capricieux.
04H du matin, il ferait presque froid ! Une petite laine s’impose. Nous rejoignons l’escale mythique de l’aéropostale, son hôtel de la poste, ou Mermoz et St-Exupéry faisaient escale avant de s’envoler vers le continent sud-américain.
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