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Bamako-Dunkerque en 2CV

Etape Marrakech-Tanger

par Manu Pochez

Article publié le 21/04/2008 Dernière mise à jour le 21/04/2008 à 13:25 TU

La tige du plongeur

Une fois n’est pas coutume, le départ a été tardif. Nous avons passé la nuit dans un hôtel du centre ville de Marrakech, où nous étions censés avoir un accès internet. 2H30du matin, je termine mon carnet de route, le tri des photos, le montage d’un « micro monde » pour l’émission des visiteurs d’Hervé Guillemot, la pastille sonore pour Laurent Sadoux, je descend au « business center » pour envoyer toute la production du jour, et là : plus de connexion avec le provider local. A demi-endormi, le gardien de nuit ne soupçonnait même pas l’existence d’un accès internet dans son établissement. C’est donc avec les moyens satellites dont je dispose que j’ai envoyé mes fichiers, en pleine rue, vers 3H du matin.

13H : nous prenons la route, je m’assoupis et pour gagner le temps perdu de la matinée, nous prenons l’autoroute vers Casablanca. Kilomètre 120 : je suis réveillé par des broutements de la deuche. Inquiet, Thiery passe la 3ème, c’est pire. Re 4ème à 50 km/h sur l’autoroute, elle continue à avancer, mais nous fait savoir dans les côtes qu’elle a un souci, notre demoiselle.

On attend la prochaine aire de repos pour s’arrêter en toute sécurité. Enfin un panneau : essence, café, restaurant, bref une aire de repos est signalée à 20 km. On n’a pas le choix, il faut l’atteindre, car si l’on commence à bricoler sur la bande d’arrêt d’urgence, ça peut être problématique, surtout si l’on ne repart pas. 30 minutes plus tard, enfin le panneau libérateur qui annonce l’aire de repos tant attendue.

En fait d’aire, on tombe sur un chantier : elle est en construction et il n’y a rien. Pas grave, on ouvre le capot, on diagnostique, on palabre, tout à l’air normal coté électricité et essence. Démontage du gicleur, nettoyage, remise en place. Petits naïfs que nous sommes, on pensait être tirés d’affaire car sur les quelques kilomètres suivants, notre belle n’a rien dit, mais rebelote 5km plus loin. On sort de l’autoroute, on va faire le complément d’essence et on décide de poursuivre par la nationale 9 qui mène à Casa à 70km de là.

Et là, notre 2CV nous fait un festival : en pleine forme, oubliés ces toussotements, elle va même faire du zèle, petite pointe à 90 km/h pour dépasser un camion récalcitrant. Arrivés à Casa tout va bien, on décide d’enchainer vers Rabat, elle se porte à merveille, Le réservoir arrivée à Rabat est au 2/3 vide, et à nouveau la deuche tousse. On décide de passer la nuit à Rabat, et Thierry, dès son arrivée, se connecte sur le forum internet des « deux pattes ».

C’est un lieu de débat où tous les passionnés échangent à longueur de journée leurs soucis, leur remarques et suggestions. C’est un peu une visite médicale en ligne, on soumet les symptômes, et les internautes donnent leur avis et proposent des solutions. Un internaute de Grenoble, ayant eu les mêmes soucis, donne son diagnostique : « la tige du plongeur est fêlée ». Pour les non initiés, c’est le système qui permet de récupérer l’essence du réservoir et de l’envoyer vers le moteur via une pompe à essence. Cela veut dire que, à la moitié du plein, la deuche va tout le temps toussoter, car de l’air entre dans le circuit. Qu’à cela ne tienne, Tanger « la blanche », la ville marocaine la plus ancienne fondée au IV siècle par les Carthaginois, n’est pas loin Le démontage du réservoir est fastidieux, de plus nous n’avons pas la pièce de rechange, nous attendrons d’être en France. Le départ en ferry pour l’hexagone est prévu ce mercredi soir.

Désolé pour ce carnet qui manque cruellement de photos, là aussi, souci technique…

(Photos : Manu Pochez)

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