Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Bamako-Dunkerque en 2CV

Etape Rabat-Tanger

par Manu Pochez

Article publié le 24/04/2008 Dernière mise à jour le 24/04/2008 à 16:00 TU

La croisière s’amuse

Notre jour de repos à Rabat a été le bienvenu. Pour la première fois depuis notre départ, nous avons passé une nuit normale qui fut réparatrice.

Mardi matin, Thierry découvre à son réveil un petit mot sous sa porte, « Bonjour, nous sommes des sœurs maliennes installées ici, nous avons vu votre voiture garée (elle ne passe pas inaperçue) nous voudrions vous rencontrer, appelez nous svp »

Et ce fut chose faite quelques heures plus tard. Nous sonnons à la congrégation Notre Dame de la Paix à Rabat, une maison d’accueil pour les séminaires, les groupes de réflexion et de prière venus de tout les pays du monde...

Mais pas de touristes, insiste Sœur Marie Bernard, originaire de Sikasso, qui nous raconte qu’elles ont été détachées par leur congrégation de Bamako depuis 2004, les filles du cœur immaculé du Mali. Elles sont environ quatre-vingt religieuses dispersées à Bamako, et dans les diocèses du pays. A l’étranger, elles sont neuf, trois ici à Rabat, deux en Algérie, et quatre en Côte d’Ivoire.


Sœur Maria Gonety, originaire de Kayes, nous explique que des Maliens candidats au voyage, viennent régulièrement frapper à leur porte. Après leur avoir donné à manger et éventuellement orienté vers un médecin, elle les dirige vers les ONG qui s’occupent des clandestins.

Quant à Sœur Rose, la benjamine des trois, elle tient à souligner l’entente cordiale avec la communauté musulmane. Elles sont invitées pour les principales fêtes, le mouton par exemple. A Noël ou à Pâques, leurs homologues et amis marocains assistent à l’office et à la fête qui s’en suit. Nos sœurs ont le droit tous les deux ans à retourner au pays pour visiter leur famille. On lit des visages épanouis et heureux chez ces femmes engagées dans la spiritualité. Le seul petit détail qui les indispose : le climat

Décollage de Rabat ce matin à 10H, vérifications d’usage effectuées, et nous sommes toujours inquiets quant à notre problème de hoquètement. La thèse évoquée par notre internaute de Grenoble semble se vérifier. A la moitié du plein, notre 2CV rechigne, hoquète. Et nous refaisons le complément de carburant dès que les symptômes surgissent La tige du plongeur est donc fêlée, et cela à l’air d’empirer.

C’est à présent au premier quart de réservoir, que la deuche hoquète. Sur ce trajet de 250 km, nous aurons mis à quatre reprises du carburant.

Tanger ouest, Tanger sud, Tanger port med, voilà ce que les panneaux autoroutiers indiquent. D’aucun aurait pensé que la route vers le port med fût la bonne. Avis aux voyageurs qui remontez du Maroc : il faut prendre la sortie Tanger Est, sinon vous vous retrouvez au port de commerce, où aucun ferry ne vous attend. Nous avons testé avec notre deuche hoquetante, maintenant nous savons…

Nous devons être à 15H au terminal d’embarquement. Il faut régler toutes les formalités pour le véhicule.

On se place dans la file d’attente et on attend tranquillement notre tour comme tous les touristes qui rejoignent l’hexagone. Interdiction formelle de photographier le terminal ! Pourtant, tout est bien organisé pour les formalités, tout vous est expliqué dès l’entrée par des volontaires qui osent du bout des lèvres vous réclamer un pourboire.

On embarque la deuche dans la bouche béante de la soute du bateau. Il ne faut pas être gros : les voitures sont stockées sur trois files avec 30 cm entre chaque, c’est la norme. Si vous dépassez de 5cm, marche arrière pour ajuster au mieux le puzzle. Descente des bagages, il faut prendre tout ce dont on a besoin, le parking sera fermé pendant la traversée pour éviter les vols. Aïcha et Franck, un couple franco-marocain, a oublié dans le véhicule le lit pliant de leur enfant qui a 14 mois. Il leur a fallu faire des pieds et des mains, pour se voir autoriser l’accès au parking.

La croisière s’amuse a pris le large, Thierry se fait photographier par une passagère, avec en fond la ville blanche. Coucher de soleil sur l’Atlantique que nous quittons.

36 heures de traversée vers Sète, où nous irons, dès notre arrivée, dire merde à Brassens... « Quand on est con, on est con… »

(Photos : Manu Pochez)

Article principal

A suivre...

Deux hommes et une voiture

22/04/2008 à 13:29 TU