Article publié le 25/04/2008 Dernière mise à jour le 26/04/2008 à 15:52 TU
Les dirigeants chinois ont annoncé qu'ils acceptaient d'organiser une rencontre avec un représentant du Dalaï Lama. La rencontre devrait se dérouler dans les prochains jours, selon l'agence de presse chinoise Chine Nouvelle. Une décision annoncée dans le cadre de la visite des émissaires français et de la délégation de la Commission européenne à Pékin. Le Dalaï Lama a salué ce samedi l'offre de la Chine de reprendre le dialogue sur la crise au Tibet, mais a souligné qu'il voulait des « discussions sérieuses » avec Pékin.
Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
Les choses commencent à bouger sur le front du Tibet, un mois et demi après les émeutes de Lhassa et la fermeture du pays à tout visiteur étranger.
La décision a été annoncée par un communiqué du gouvernement. Face aux demandes répétées du Dalaï Lama, le gouvernement va avoir des consultations avec son représentant dans les prochains jours. La politique du gouvernement a toujours été de garder la porte ouverte. Mais nous espérons que de son coté, le Dalaï Lama fera preuve de sincérité en stoppant ses activités destinées à diviser la Chine, inciter à la violence, ou saboter les Jeux Olymlpiques. Les termes habituellement employés dans les communiqué et la presse chinoise.
Responsable du gouvernement tibétain en exil pour les relations avec Pékin
« le changement de vocabulaire des autorités chinoises qui abandonnent le mot de - clique - montre qu'elles ne croyaient pas à cette accusation. C’est une bonne chose ».
C'était la décision sans doute la plus attendue de la part de tous les visiteurs qui se sont succédés en Chine ces derniers jours. C'était dans le message de Nicolas Srkozy, ainsi que dans celui du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso qui a rencontré, ce vendredi, le président Hu Jintao.
C'est une première étape, mais l'autre attente maintenant des Européens c'est la réouverture des frontières du Tibet à la presse et aux visiteurs étrangers. Pour le responsable de la Commission européenne, c'est la seule solution pour apaiser les tensions, avoir une meilleure compréhension de la réalité. Et c'est dans l'intérêt de tous, a bien insisté le représentant de l'Europe.
« Pour l'instant on en est à aider les deux camps à se parler, à se comprendre, à s'écouter, à se respecter. »
Ex-Premier ministre français et émissaire de la France en Chine
« Ils ont regretté les événements de la flamme olympique, ils les ont jugés sévèrement mais ils ne veulent pas en vouloir à la France et ils ne veulent pas faire de ces événements une crise. »
Co-auteur du livre «Chine / Etats-Unis : Fascinations et rivalités»
« Le fait que la Chine et les Etats-Unis se trouvent dans une relation de face à face où chacun doit anticiper le comportement de l'autre, il y a bien et d'ores et déjà confrontation. »
Le livre Chine / Etats-Unis : Fascinations et rivalités est consacré aux relations entre les deux principales puissances du monde. C'est un essai signé Stéphanie Balme et Daniel Sabbagh. Ce dernier est chercheur au Centre d'études des relations internationales (CERI), à Paris.
Une opération de relations publiques ? |
Avec l'annonce surprise de Pékin, les clignotants diplomatiques ont commencé à repasser au vert. Au grand soulagement des entreprises qui sponsorisent les jeux olympiques de Pékin. Coca Cola, Adidas, Mac Donald ou Volkswagen ont investi des millions de dollars. Ils ont fait profil bas de crainte de se fermer le marché chinois. Ils reprennent espoir après la course désastreuse de la flamme olympique en Occident et en Asie. |