Algérie / France

8 mai 45 : la presse d’Alger prend note

par  RFI

Article publié le 28/04/2008 Dernière mise à jour le 28/04/2008 à 13:49 TU

Après les propos, dimanche, de l’ambassadeur de France en Algérie Bernard Bajolet, qui a évoqué les « épouvantables massacres » commis il y a 63 ans dans trois grandes villes de l'est algérien, les journaux algériens, apparemment pris de court, ne se répandent guère en commentaires. Certains demandent à présent des gestes concrets.

Premier tirage national de la presse arabophone avec 500 000 exemplaires par jour, El Khabar ouvre avec cette sortie inattendue de Bernard Bajolet en reprenant cette phrase : « Les massacres du 8 mai 1945 ont entaché l'histoire de la France ».

El Khabar s'est abstenu de commentaires, tout comme d'ailleurs plusieurs journaux visiblement surpris par la teneur des propos de l'ambassadeur de France.

Liberté, quotidien francophone, y voit, lui, une reconnaissance des faits. Il rappelle la controverse autour de ce sujet, controverse caractérisée par la demande algérienne d'excuse officielle sur les crimes coloniaux commis en Algérie.

Très lourde responsabilité

Liberté prend note de ces nouvelles déclarations officielles françaises, en estimant que ce discours doit trouver, désormais, sa concrétisation à travers le projet de l'Union pour la Méditerranée, une nouvelle politique des visas et un effort beaucoup plus soutenu en faveur du développement économique.

Al Watan ne fait pas du tout cette projection, et comme le journal gouvernemental El Moudjahid, il se contente de reprendre l'essentiel des propos de Bernard Bajolet.

Par contre, L'Expression juge que l'ambassadeur de France « dénonce mais ne condamne pas les massacres du 8 mai 45 ».

Toutefois, finit par admettre ce journal, le diplomate a reconnu que les autorités françaises de l'époque avaient eu une très lourde responsabilité dans ce déchaînement de folie meurtrière qui a fait des milliers de victimes innocentes, presque toutes algériennes.