Article publié le 29/04/2008 Dernière mise à jour le 29/04/2008 à 10:38 TU
Le président français Nicolas Sarkozy et son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali, au palais présidentiel de Carthage, le 28 avril 2008.
(Photo : Reuters)
Avec notre envoyée spéciale à Tunis, Mouna El-Banna
Plus de quatre ans après Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy délivre à son tour un blanc-seing au régime de Ben Ali. Dans un discours prononcé hier soir le président français a rendu un hommage aux efforts accomplis par son homologue en matière des droits de l’homme. « Aujourd’hui l’espace de liberté progresse, ce sont des signaux encourageant que je veux saluer », a-t-il dit, refusant de s’ériger en donneur de leçons.
Président de la République
« Je viens d'un continent dont l'histoire, y compris l'histoire récente, recèle des tragédies abominables et je ne vois pas au nom de quoi je me permettrait, dans un pays où je suis venu en ami, de m'ériger en donneur de leçon. »
Il y a quatre ans, en décembre 2003, à Tunis, Jacques Chirac avait provoqué un tollé en déclarant que le premier des droits de l’homme c’est manger, être soigné, recevoir une éducation et avoir un habitat. « Cela veut dire manger et taisez-vous », avaient répliqué les défenseurs des droits de l’homme.
Ces défenseurs, qui critiquent le régime de Ben Ali pour ses violations des libertés fondamentales, attendaient pourtant un geste fort de Nicolas Sarkozy. Sa réponse a été, on ne peut plus claire, quelques heures après son arrivée, plusieurs accords et contrats étaient signés confirmant les relations privilégiées entre les deux pays.
La France est et reste le premier partenaire commercial de la Tunisie, son premier fournisseur mais aussi son premier client.
Présidente de la FIDH
« Comme [la Tunisie] c’est le premier partenaire commercial de la France, les droits de l’homme ne sont pas une priorité de ce voyage... malheureusement ! ».
Avec notre envoyée spéciale à Tunis, Véronique Rigolet
Première bénéficiaire de l'excellence des relations entre Paris et Tunis, l'avionneur européen Airbus qui remporte un contrat d'un milliard d'euros pour la vente de seize appareils, dont treize commandes fermes, 10 Airbus A-320 et 3 Airbus A-350. Trois autres avions ont également été commandés en option par la compagnie Tunisair qui souhaite ainsi renouveler sa flotte.
Le groupe Alstom décroche, lui, un contrat pour la fourniture d'une centrale thermique, pour un montant de 360 millions d'euros.
Enfin, l'accord sur le nucléaire civil a été paraphé entre les présidents Sarkozy et Ben Ali. Ils portent notamment sur la formation d'ingénieurs et la création de laboratoires de recherche qui, à terme, dans quinze ou vingt ans, ouvriront la voie à l'éventuelle livraison de centrales nucléaires. « Une coopération exemplaire », selon Nicolas Sarkozy qui souhaite encore aller plus loin dans les échanges avec la Tunisie.
C'est ce qu'il expliquera, ce mardi, devant le Forum des affaires de Tunis, devant quelque cinq cents décideurs et chefs d'entreprises tunisiens et français.
A écouter
Hommage à la Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme
«C'est par le savoir, la croissance qu'on luttera contre le terrorisme !»
29/04/2008 par Véronique Rigolet
A lire