Article publié le 03/05/2008 Dernière mise à jour le 03/05/2008 à 10:05 TU
Premières négociations depuis dix mois entre les représentants du Dalaï Lama et les dirigeants chinois.
(Photos : AFP et Reuters / Montage : RFI)
Ce seront des entretiens informels mais des entretiens tout de même. Après plusieurs semaines de crise et de pression internationale, pour la première fois depuis dix mois, des représentants du Dalaï Lama devraient rencontrer, ce dimanche, des responsables chinois : deux emissaires du chef spirituel tibérain sont attendus, ce samedi, à Pékin.
Avec notre correspondant à Shanghai, Joris Zylberman
Avant tout les envoyés du Dalaï Lama vont transmettre aux dirigeants de Pékin, à la fois l’inquiétude profonde du leader spirituel quant à la gestion chinoise de la situation au Tibet, ainsi que des suggestions pour rétablir la paix dans la région.
Mais « il ne faut surtout pas s’attendre à des miracles », c’est ce qu’a déclaré Samdhong Rinpoche.
Le Premier ministre tibétain en exil s’est réjoui de cette rencontre mais, a-t-il souligné, « il ne s’agit pas du septième round de négociations » en référence aux six premières séries de pourparlers sur l’autonomie du Tibet qui ont débuté fin 2002 pour s’interrompre en 2007.
Pour commencer, il faudrait que les deux parties s’entendent sur l’interprétation de la crise. Pour le gouvernement tibétain en exil, la répression a fait 203 morts et plus de 1 000 blessés chez les Tibétains. Au moins 5 713 personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations. C’est une toute autre histoire côté chinois : 20 personnes, civils et policiers chinois, ont été tués par des émeutiers tibétains.
Même si la version de Pékin est plus nuancée depuis lundi dernier, puisque pour la première fois, la presse officielle a reconnu que la police chinoise avait abattu un insurgé tibétain pro-indépendantiste, malgré tout, le fossé est beaucoup trop grand pour escompter des résultats immédiats.