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Chine

Le bilan du séisme ne cesse de s'alourdir

par  RFI

Article publié le 13/05/2008 Dernière mise à jour le 13/05/2008 à 10:47 TU

Le séisme de magnitude 7,8 qui a frappé le Sichuan (sud-ouest de la Chine) lundi a fait au moins 10 000 morts de source officielle, mais le bilan continue de s'aggraver au fur et à mesure que les secours parviennent dans les zones touchées. A Minanzhu, près de l'épicentre de Weichuan, toujours inaccessible, 10 000 personnes sont toujours ensevelies sous les décombres. A Dujiangyan, l'effondrement d'un collège a tué 1 000 personnes, élèves et enseignants. Dix-sept mille soldats chinois sont déjà en place dans les zones sinistrées et 34 000 sont attendus dans les prochaines heures. Le Premier ministre Wen Jiabao parle de désastre. Pour le président Hu Jintao, l'arrivée des secours est une priorité absolue.

Près de 1 000 personnes élèves et professeurs, sont morts dans l'effondrement de leur collège à Dujiangyan, dans le Sichuan.  ( Photo : Reuters )

Près de 1 000 personnes élèves et professeurs, sont morts dans l'effondrement de leur collège à Dujiangyan, dans le Sichuan.
( Photo : Reuters )

Avec un de nos envoyés spéciaux dans le Sichuan, Joris Zylberman 

Le gouvernent chinois n’a pas cherché à minimiser la catastrophe. Alors que dès hier lundi le président Hu Jintao avait appelé à un effort général de la population, le Premier ministre Wen Jiabao vient d’arriver sur place. Il a promis de sauver le plus de vies possible.

« Le séisme est un désastre majeur a-t-il déclaré », en ajoutant que « les conséquences (seraient) pires que prévu et que le nombre de victimes allait s’alourdir sans arrêt. »

C’est assez rare pour le signaler, l’agence Chine nouvelle envoie des bilans prévisionnels sur les milliers de morts auxquels s'attendre dans chaque village où l’on sait déjà qu’une usine, une école ou des rangées entières d’immeubles se sont effondrées. C’est l’exact opposé du tremblement de terre de 1976 à Tangshan, dans le nord du pays. Plus de 240 000 personnes avaient alors péri, ce que les autorités chinoises de l’époque n’avaient révélé que quelques années après.

Aujourd’hui, Pékin organise la mobilisation nationale en temps réel. Près de deux millions et demi de soldats doivent se tenir prêts et concrètement, cinquante mille militaires sont mobilisés, alors qu’une vingtaine d’avions de l’armée sont affrêtés pour surmonter l’enclavement des zones les plus touchées par le séisme.

Depuis l’annonce du tremblement de terre, les réactions internationales ont été rapides, et les grandes puissances ont proposé leur aide : les Etats-Unis, le Japon, l’Union européenne, mais aussi les voisins de la Chine comme les Philippines ou Taïwan. Tous ont promis d’apporter le soutien technique nécessaire.

Mais une question se pose : que va faire la Chine de cette sollicitude ? Va-t-elle ouvrir un pont aérien international ? Ce serait une grande première, mais pour l’instant, on en est loin. La presse officielle met l’accent sur les condoléances étrangères. Le China Daily parle de la « tristesse » du président américain George Bush et des autres chefs d’Etat, et fait à peine allusion à l’offre d’aide.

L’agence Chine nouvelle préfère parler d’autre chose. Lors d’une réunion de crise hier soir, Hu Jintao a fait des secours aux victimes du séisme la priorité de tous les ministères.

Visiblement, le président chinois veut donner le plus longtemps possible l’image d’un leader fort, qui n’a pas besoin de l’étranger pour aider son peuple.

Habitants ensevelis, usines chimiques détuites : le terrible travail des sauveteurs

« Dans certains villages 80% des habitations sont à terre... C'est aussi un désastre écologique, des usines chimiques ont été détruites... Enfin les secours ont du mal à travailler, 8 centrales ont été endommagées et une grande partie du Sichuan n'a pas d'électricité...»

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13/05/2008 par Joris Zylberman