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Justice internationale

Un nouveau témoin au procès de Charles Taylor

Article publié le 22/05/2008 Dernière mise à jour le 22/05/2008 à 14:46 TU

L'ex-président libérien Charles Taylor est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. (Photo: Reuters)

L'ex-président libérien Charles Taylor est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
(Photo: Reuters)

C’est un ancien militaire sierra-léonais, Samuel Kargbo, vingt-huitième témoin au procès de Charles Taylor, qui est venu témoigner, ce mercredi. Il a pris la place de Moses Blah devant les juges de la Cour spéciale pour la Sierra Leone, à La Haye. Moses Blah, ancien vice-président du Liberia et compagnon de la première heure de Taylor peut, de son côté, rentrer à Monrovia. Il avait été convoqué par le procureur qui poursuit Charles Taylor pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. L'ex-président est accusé d’avoir soutenu les rebelles sierra-léonais du Revolutionary United Front, coupables des pires atrocités pendant la guerre civile dans ce pays.

Avec notre envoyée spéciale à La Haye

Avocat de Charles Taylor, Maître Griffiths jubile. « Avec Moses Blah qu’elle présentait comme un trophée, l’accusation s’est tirée une balle dans le pied », dit-il. Moses Blah s’est impliqué aux côtés de Charles Taylor pendant près de vingt ans, mais il dit ne rien savoir des livraisons d’armes du Liberia vers la Sierra Leone, ni des ordres que Taylor est accusé d’avoir donné aux rebelles sierra-léonais du Revolutionary United Front.

La défense elle, se félicite aussi d’avoir pu évoquer, grâce à lui (Moses Blah), l’implication de Taylor dans des négociations de paix inter-sierra-léonaises en 1999 d'où les attaques rebelles lancées contre Taylor depuis l’étranger.

Le procureur, Stephen Rapp estime pourtant que : « Moses Blah a apporté exactement ce qu’on espérait de lui »… Il a raconté la mort de Bokari, le chef militaire du RUF, qui, selon lui, a été exécuté pour masquer les liens entre Taylor et les rebelles sierra-léonais. Il confirme aussi la présence des soldats de Taylor en Sierra Leone au moins au début des années 1990.

Aux yeux de l’accusation, les aveux d’ignorance de Moses Blah donnent a contrario de la crédibilité à ce qu’il dit savoir. L’ancien vice-président libérien n’a pas cherché à en rajouter.

Enfin, pour le procureur, chaque témoignage n’est qu’une pièce du puzzle. « Des témoins plus directement impliqués dans les crimes commis en Sierra Leone ont déjà été appelés », dit-il, « d’autres viendront ».