Article publié le 25/05/2008 Dernière mise à jour le 25/05/2008 à 11:53 TU
Le ministère de la Défense colombien affirme que Manuel Marulanda serait mort le 26 mars à 18H30, après plus de 40 années de lutte dans la jungle. Aucun document, aucune photographie n'a été présentée.
L'information n'a pas été confirmée par la guérilla mais le chef d'état-major de l'armée colombienne l'amiral Moreno a mis les FARC au défi de prouver le contraire.
L'avenir de l'organisation des FARC
L'annonce de ce décès pourrait être une tactique de la guérilla. Par le passé Manuel Marulanda a été donné pour mort 17 fois. Aujourd'hui les autorités de Bogota semblent sûres de leurs informations, elles soulignent toutefois que les causes du décès doivent être confirmées.
Deux hypothèses sont retenues à ce stade : le fondateur des Forces armées révolutionnaires de Colombie aurait succombé à une crise cardiaque ou aurait été tué lors d'un bombardement aérien.
Attentats, massacres, enlèvements, pendant quarante ans celui que l'on surnomme Tirofijo, « en plein dans le mille », a orchestré la lutte armée, difficile de prédire les conséquences de son décès sur l'avenir de l'organisation et surtout sur le sort des otages.
Mais peu après l’annonce de la mort de Manuel Marulanda, le président colombien a affirmé avoir eu des contacts avec les membres de la guérilla.
Président de la Colombie
« Oui, nous leur garantissons la liberté ! Nous demanderons au pouvoir judiciaire de leur concéder une liberté conditionnelle. »
Alvaro Uribe a ajouté que ces membres des FARC qui sont prêts à rendre les armes, pourraient être remis aux autorités françaises dans un second temps afin qu'ils puissent, dit-il, profiter dans ce pays de leur liberté en attendant les éventuelles suites judiciaires en Colombie.
Mais on ignore pour l'instant quel rang occupe au sein de la guérilla ces éventuels repentis. Le président colombien a également rappelé son offre de payer une récompense pouvant aller jusqu'à 100 millions de dollars aux guérilleros qui déserteraient avec des otages. Mais Alvaro Uribe a aussi précisé qu'un autre groupe de commandant des FARC se dit déterminé à poursuivre la lutte armée.
De notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
«Sa mort, si elle devait être confirmée, serait un coup très dur pour les FARC déjà très affaiblies. Qui va prendre la relève ?»
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