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Liban

Attentat : les milieux politiques et militaires inquiets

Article publié le 31/05/2008 Dernière mise à jour le 31/05/2008 à 16:04 TU

Carte du Liban.(Carte : O.Pelletant/RFI)

Carte du Liban.
(Carte : O.Pelletant/RFI)

Très tôt ce matin, non loin de Tripoli, la métropole du nord pays, une charge explosive a tué un soldat dans un poste de renseignements de l’armée. L’attentat contre une cible militaire suscite beaucoup d’inquiétude au moment même où le Premier ministre, Fouad Siniora, reconduit dans ses fonctions tente de former un gouvernement d’union nationale.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Michel Sleimane, le 12ème président de la République libanaise.

Michel Sleimane, le 12ème président de la République libanaise.

L’enquête vient tout juste de commencer, mais l’attentat suscite déjà beaucoup d’inquiétude dan les milieux politiques et militaires. L’explosion s’est produite dans la région d’Abdeh, dans le nord du Liban, non loin de la frontière avec la Syrie. La cible était un agent des services de renseignements militaires, responsable de la sécurité dans le secteur.

C’est donc l’armée, dont le commandant en chef, Michel Sleimane, vient d’être élu à la présidence, qui est visée, et dans une région considérée comme un des fiefs des intégristes sunnites. La neutralité, adoptée par l’armée lors des affrontements entre les partisans de la majorité et de l’opposition, début mai, avait été très mal appréciée dans le nord du Liban.

Certaines personnalités avaient appelé les officiers sunnites à exprimer haut et fort leur mécontentement. Des informations avaient même circulé sur la démission d’une quarantaine d’officiers supérieurs, que Michel Sleimane avait refusé d’accepter.

C’est au Nord-Liban aussi que l’armée avait livré une bataille « sans merci » contre les intégristes sunnites de Fatah al Islam entre mai et septembre 2007. Les combats avaient fait 400 morts, dont 170 militaires.

Enfin, l’attentat intervient alors qu’un vent d’optimisme souffle sur le pays, après une crise de trois ans. Pour toutes ces raisons, l’armée prend très au sérieux cette attaque, et a commencé immédiatement les investigations, pour en identifier les auteurs.