Article publié le 05/06/2008 Dernière mise à jour le 06/06/2008 à 14:09 TU
A Istanbul, ces jeunes filles iront à l'université sans être voilées.
(Photo : TV5 / Claude Vittiglio/ archives)
Avec notre correspondante en Turquie, Fatma Kizilboga
Six heures de réunion à huis clos pour une décision qui inquiète d'ores et déjà les analystes quant à l'avenir politique de la Turquie. Aucune déclaration n'a été faite. Seul un bref communiqué a été rendu public. Une fois de plus donc, les étudiantes voilées se verront refuser l'entrée dans les universités du pays.
L'opposition laïque, qui était à la base de ce recours, s'est immédiatement réjouie de ce rejet déclarant que la laïcité est « indissociable de la démocratie ». Un coup dur pour le parti islamo-conservateur au pouvoir, l'AKP, qui était à l'origine de cette proposition qui figure parmi les premières réformes proposées par ce gouvernement réélu l'an dernier avec 47,7% des voix.
L'AKP pourrait être dissout
Mais au-delà de cette décision, la Cour constitutionnelle, qui doit également statuer dans les prochains mois au sujet de la demande d'interdiction de l'AKP, vient de donner le ton. Accusé d'activité anti-laïque, le parti du Premier ministre Erdogan a été principalement critiqué pour cette tentative de réforme du voile, perçue ici comme une atteinte aux valeurs de la République.
Une erreur qui lui sera peut-être fatale puisque les commentateurs sont désormais quasi-sûrs : la prochaine décision de la Cour constitutionnelle devrait très probablement être l'interdiction du Parti de la justice et du développement.
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