Article publié le 07/06/2008 Dernière mise à jour le 08/06/2008 à 06:05 TU
Le président libanais, Michel Sleimane (g) a reçu son homologue français, Nicolas Sarkozy (d).
(Photo : Reuters)
Ils étaient tous là, Nicolas Sarkozy, son Premier ministre et tous les chefs politiques des partis de droite et de gauche qui sont venus apporter le soutien de la France au président Michel Sleimane et à la réconciliation nationale. Nicolas sarkozy a exhorté les Libanais à traduire dans les faits les engagements de Doha du 21 mai. « Le monde vous regarde » a lancé le chef d'Etat français avant de rentrer à Paris dans l'après-midi.
Avec notre envoyée spéciale à Beyrouth, Véronique Rigolet
Le président Sarkozy et la délégation française ont quitté Beyrouth, aux termes d’un peu plus de quatre heures passées dans la capitale libanaise. Quatre heures, ce n’est pas beaucoup, face aux enjeux et à l’avenir toujours fragile du Liban, mais tel n’était pas le but de cette visite, qui s’inscrivait dans une démarche hautement symbolique.
Il s’agissait, et avant tout, d’apporter le soutien de la France au tout nouveau président libanais, Michel Sleimane. Moins de quinze jours après son investiture, Nicolas Sarkozy est ainsi le premier chef d’Etat occidental à avoir effectué une telle visite pour lui apporter tout son soutien, avec, qui plus est, là encore le symbole est important, le geste est fort en tout cas, tous les représentants des partis politiques français. Et cette union nationale tricolore pour apporter solidarité et amitié au peuple libanais, c’est ici quelque chose de très fort.
Après 18 mois de crise politique au Liban, la France n’est peut-être plus aujourd’hui la fameuse « mère aimée » des Libanais, comme elle le fut jadis, mais la relation reste forte entre les deux pays, et ce geste a été considéré ici comme un pas très important. Il ne faut pas oublier de citer la présence du Premier ministre François Fillon, importante également puisque c’est quasiment inédit dans la vie diplomatique française, puisque pour un tel voyage à l’étranger, le Premier ministre n’accompagne jamais le président. C'est un poids supplémentaire apporté à la symbolique de cette visite et cela reflète aussi la qualité de la relation franco-libanaise.
Président de la République française
« La mort de Rafic Hariri et la longue litanie des attentats qui ont frappé depuis octobre 2004 ne doivent pas demeurer impunis. »
La France veut absolument jouer un rôle actif au Liban
La volonté française est bien là, de s’impliquer toujours aux côtés du Liban, et notamment dans sa reconstruction économique et politique. Très concrètement, le président Sarkozy a annoncé avant de partir que dans le mois qui vient, le Premier ministre François Fillon et la ministre de l’Economie Christine Lagarde se rendront à nouveau au Liban, à la tête cette fois d’une importante délégation économique, pour justement participer, voir quels sont les projets à mettre en œuvre pour la reconstruction du Liban, et notamment dit-on, dans les domaines scolaires.
Il ne faut pas oublier non plus que la France sera, le 1er juillet prochain, à la tête de l’Union européenne pour six mois, et qu’elle œuvrera pendant son mandat en faveur de ce soutien économique à apporter au nouveau gouvernement libanais. Pour la France, la relance des réformes économiques au Liban, après 18 mois de crise, est l’une des conditions nécessaires au redressement du pays et à sa stabilité politique. L’accord de Doha, qui a mis fin à cette longue crise libanaise ne sera pas totalement mis en œuvre si le nouveau gouvernement n’est pas formé, s’il n’a pas ensuite les moyens de fonctionner, de se mettre au travail, auquel cas on risquerait sans doute une nouvelle crise. La situation reste fragile au Liban et voilà pourquoi la France souhaitait lui apporter aussi rapidement son soutien.
Par ailleurs, la France avait dit qu’elle reprendrait contact avec la Syrie si quelque chose changeait au Liban. L’élection du président Sleimane, après dix-neuf reports, a constitué ce geste qu’attendait Paris. Voilà pourquoi Nicolas Sarkozy a appelé le président Bachar el-Assad la semaine passée et que la France souhaite désormais que la Syrie continue à apporter un concours positif dans la mise en œuvre des accords de Doha au Liban. Cela s’accompagne de gestes côté français : le président Assad sera à Paris le 13 juillet prochain pour le lancement de l’Union pour la Méditerranée…
A écouter
« Le président français a contribué à relancer les discussions sur la formation du gouvernement d'union nationale. »
07/06/2008 par Paul Khalifeh
« Paris renoue logiquement avec la Syrie. Nicolas Sarkozy a téléphoné à Bachar al Asad pour le remercier. [...] Reprise du dialogue donc, mais tout n'est pas réglé. »
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