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Zimbabwe

Robert Mugabe brandit la menace d’une guerre civile

Article publié le 13/06/2008 Dernière mise à jour le 13/06/2008 à 13:22 TU

A quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, les leaders de l’opposition sont tour à tour arrêtés puis libérés. Deux bus de campagne auraient aussi été saisis par la police. L’opposition dénonce une campagne d’intimidation orchestrée par le pouvoir. Par ailleurs, l’Organisation internationale du travail (OIT) dénonce « l’aggravation des violations des droits syndicaux et des droits de l’homme » au Zimbabwe. Alors que la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) indique qu’elle commence le déploiement de plus d’une centaine d’observateurs électoraux au Zimbabwe, le président Robert Mugabe se fait de plus en plus menaçant en déclarant que ses partisans, les vétérans de la guerre de libération des années 70 étaient prêts à prendre les armes si l’opposition remportait le second tour de l’élection présidentielle. Face au Conseil de sécurité, le chef des Affaires humanitaires de l'ONU, John Holmes, a décrit un pays au bord du gouffre. La suspension par le régime, le 4 juin, des activités des organisations humanitaires intervient dans un contexte socio-économique en pleine dégradation, avec des récoltes qui ne devraient pas suffire pour nourrir plus d'un quart de la population.

Des partisans du MDC à Harare, Zimbabwe, le 11 juin 2008.(Photo : Reuters)

Des partisans du MDC à Harare, Zimbabwe, le 11 juin 2008.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion

Selon John Holmes la situation humanitaire au Zimbabwe est extrêmement inquiétante. Face au Conseil de sécurité, le chef des Affaires humanitaires de l'ONU, a décrit un pays au bord du gouffre.

Les premières victimes de la suspension par le régime, le 4 juin, des activités des organisations humanitaires sont, selon John Holmes, les plus vulnérables. A cause de cette décision déplorable, a-t-il expliqué, les programmes qui bénéficiaient par exemple à 185 000 orphelins ont été interrompus. Au total, deux millions de personnes seraient ainsi privées d'aide humanitaire, dont 500 000 enfants, mais aussi des personnes âgées, des handicapés et des malades du sida.

La fermeture par le gouvernement du robinet humanitaire, qui ne s'applique toutefois pas à l'ONU, intervient dans un contexte socio-économique en pleine dégradation, avec des récoltes qui ne devraient pas suffire pour nourrir plus d'un quart de la population.

Selon l'ONU, au total, plus de 4 millions de personnes risquent, cette année, d'avoir besoin d'une aide alimentaire. Selon John Holmes, la violence post-électorale a aussi fait des dégâts, avec au moins 3 000 personnes battues ou blessées, 57 personnes tuées, et 30 000 personnes déplacées.

Les personnalités africaines inquiètes tirent la sonnette d’alarme et lancent une pétition internationale

http://www.zimbabwe-27june.com/

« Les Zimbabwéens se sont battus pour pouvoir choisir leur avenir, de grands sacrifices ont été faits pendant cette lutte de libération. Pour répondre aux aspirations de ceux qui ont fait ces sacrifices, il est vital que rien ne soit fait pour empêcher la légitime expression de la volonté du peuple du Zimbabwe », dit cet appel des personnalités africaines. « Nous considérons cette élection qui approche comme cruciale, nous sommes troublés par les informations faisant état de campagne d'intimidation, de harcèlement et de violence », poursuit l'appel qui demande que les partis politiques puissent mener leurs campagnes électorales pour permettre aux citoyens d'exprimer librement leur volonté. « Nous demandons la fin des violences et le rétablissement du libre accès pour les organisation humanitaires » demande encore cet appel des leaders africains. Parmi les signataires, figurent l'ancien secrétaire général de l'Onu Kofi Annan et son prédécesseur Boutros Boutros-Ghali, les archevêques Desmond Tutu et John Sentamu archevêque d'York, dix-sept anciens chefs d'Etat ou de gouvernement africains, des juristes éminents et des artistes comme Angélique Kidjo ou Youssou N'Dour.

Avec notre correspondant à Londres, Adrien Moss