par RFI
Article publié le 13/06/2008 Dernière mise à jour le 14/06/2008 à 06:08 TU
Après le «non» irlandais, l'Europe entre dans une nouvelle crise institutionnelle. Sur la pancarte : «votez non, ne vous laissez pas manipuler».
(Photo: Reuters)
« Le traité n'est pas mort », a déclaré le président de la Commission européenne, et les capitales de l'Union se disent déterminées à aller de l'avant, mais y arriveront-elles ?
Dans une déclaration commune, Français et Allemands appellent tous les Etats membres qui n'ont pas encore ratifié, soit neuf d'entre eux, à poursuivre le processus. Les Pays-Bas et le Royaume-Uni se sont engagés à le faire, en revanche le président tchèque Vaclav Klaus, qui a toujours dénoncé l'hégémonie de Bruxelles, a estimé que le Traité de Lisbonne était fini et qu'il n'était plus possible de poursuivre sa ratification.
Le Premier ministre luxembourgeois et doyen des dirigeants européens, Jean-Claude Juncker a déjà estimé que, quoi qu'il arrive, le traité ne pourrait entrer en vigueur le 1er janvier prochain, comme prévu. La solution se trouve en Irlande, disent les dirigeants européens. A elle de trouver une solution à la crise qu'elle provoque.
Le Royaume-Uni va continuer son propre processus de ratification, a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, « tout en discutant avec l'Irlande et les autres partenaires de l'Union », a-t-il précisé.
Le Premier ministre portugais, José Socrates, parle d'autant plus d'une «défaite personnelle», que le nouveau traité européen avait été conclu sous la présidence portugaise de l'Union. Déçu par le « non » irlandais, José Socrates n'en est pas moins favorable à la poursuite des processus de ratification dans les neuf autres Etats membres qui doivent encore se prononcer sur le traité européen.
Madrid a annoncé que, malgré la victoire du « non » irlandais, le processus espagnol de ratification va suivre son cours. Consultée par référendum en 2005, la péninsule ibérique s'était massivement prononcée en faveur du Traité de Nice, rejeté par la suite par les Français et les Néerlandais.
Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini a dit « regretter » le rejet irlandais du Traité de Lisbonne. Selon l'ancien commissaire européen à la Justice et à la Sécurité, « ce sérieux revers à la construction européenne va empêcher l'adoption de décisions essentielles sur la sécurité, la gestion de l'immigration, et la protection de l'environnement ».
A Varsovie, « le résultat négatif du référendum en Irlande n'arrête pas le fonctionnement de l'Union », a déclaré le ministre polonais chargé de l'intégration européenne, Mikolaj Dowgielewicz. Il a également souligné qu'il fallait respecter la décision des électeurs irlandais.
Voilà l'Europe de nouveau en crise et les chantiers prioritaires de la présidence française mis de côté pour replonger dans la cuisine institutionnelle.
Ironie de l'Histoire, c'est aujourd'hui aux Français, qui ont fait capoter la Constitution, il y a 3 ans, de gérer la crise ouverte par le « non » irlandais.
Député UMP
« C'est un obstacle, nous avons les moyens de le surmonter, cela n'est en aucun cas un blocage ».
Député européen PS
« Au lieu de survendre le traité, il fallait s’occuper de convaincre dans les différents Etats membres, plutôt que de faire de la communication par avance, sur un résultat qui n’était pas encore obtenu ».
« Pour Paris, le «non» irlandais constitue un véritable scénario catastrophe ».
Députée allemande SPD
« Pour moi c'est une très grande déception, c'est un pas en arrière ».
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