par RFI
Article publié le 16/06/2008 Dernière mise à jour le 17/06/2008 à 14:01 TU
Au Tchad, les mouvements rebelles bougent et prennent des localités de l'est du pays : Goz Beïda samedi, Am-Dam dimanche. Ils sont encore loin de Ndjaména, environ 700 kilomètres de la capitale, mais circulent tout autour d'Abéché, la grande ville de l'est. Par ailleurs, de violents combats ont été signalés lundi vers Biltine. De source militaire française, l’armée tchadienne aurait concentré près de la moitié de ses troupes dans divers points stratégiques à l’est du pays. Lundi, le Conseil de sécurité a condamné cette offensive. Le président Déby accuse les soldats de l'Eufor de «fermer les yeux» sur les meurtres de civils dans les opérations menées par les rebelles.
Une nouvelle localité aurait été prise lundi par les combattants de l'Alliance nationale. L'information n'est confirmée ni de source indépendante, ni par le gouvernement, mais selon le porte-parole de la coalition rebelle, Biltine, à une centaine de kilomètres au nord d'Abéché, est tombée lundi matin matin après de légers combats avec l'Armée nationale tchadienne.
Les troupes rebelles seraient venues des environs d'Oum Hadjer où elles étaient stationnées dimanche soir. Selon Mahamat Nouri, le président de l'Alliance nationale, des hommes sont également postés plus au sud d'Abéché, vers Am Dout Goz. Ce déploiement laisse penser que les rebelles entendent encercler Abéché mais le général Nouri assure que l'heure d'attaquer la capitale du Ouaddaï n'a pas encore sonné.
Des renforts de l'est et notamment en provenance de l'UFCD qui a pris samedi Goz Beida seraient attendus. Actuellement, les troupes dirigées par un autre chef rebelle, Adouma Hassaballah, seraient à Am Djéréma où elles sont entrées dimanche soir. Les combats à l'extrême est semblent avoir été plus violents. Des sources humanitaires parlent d'au moins 15 blessés. Les rebelles affirment par ailleurs avoir fait 16 prisonniers dans l'armée.
Signalons que tous les chefs rebelles se félicitent aujourd'hui de la déclaration du chef de la diplomatie française qui a assuré hier que Paris n'interviendrait plus dans le conflit tchadien. Faut-il y voir un signe ? Ce lundi, les deux groupes rebelles présents à l'est affirment ne pas avoir été survolés par des avions militaires français. Pendant ce temps à Abéché, l'ambiance se tend. L'armée a renforcé ses positions et les humanitaires envisagent de réduire leur dispositif sur place.
Ministre tchadien de la Communication
« La déclaration du président est un appel à plus d'efficacité de la part de l'Eufor ».
A écouter
Représentant du Haut commissariat aux réfugiés au Tchad
« La situation est volatile et difficilement prévisible. On a décidé de limiter nos mouvements vers les camps de réfugiés. Si cela devait durer des semaines, il y aurait des conséquences négatives... »
17/06/2008 par Stanislas Ndayishimiye
« Les divisions des rebelles ont en partie expliqué leur échec dans la conquête de Ndjamena en février, elles handicapent aujourd'hui encore leurs actions dans l'est du pays ».
17/06/2008 par Cyril Bensimon
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