Article publié le 17/06/2008 Dernière mise à jour le 17/06/2008 à 03:54 TU
Sur la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan, dans la région de Khost, sur le district de Tani.
(Photo : V. de Viguerie/RFI)
Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
« Nous n'intervenons pas dans les affaires internes des autres pays. En conséquence, nous n'accepterons aucune ingérence chez nous », a soutenu avec fermeté Yousouf Raza Gilani, le Premier ministre pakistanais. Il répondait en fait à la déclaration du président afghan, Hamid Karzaï, qui a affirmé dimanche, en invoquant la légitime défense, que les troupes afghanes pourraient franchir la frontière pour aller détruire les repères de terroristes basés au Pakistan.
La tension est de plus en plus vive ces dernières semaines entre les deux pays frontaliers, qui s'accusent mutuellement de ne pas lutter assez efficacement contre les talibans. Kaboul reproche régulièrement à son voisin d'héberger des militants islamistes. Et Islamabad, qui a déployé plus de 80 000 hommes le long de sa frontière commune avec l'Afghanistan, estime de son côté que les autorités de Kaboul ne contrôlent pas suffisamment leurs frontières.
Bien que le Pakistan et l'Afghanistan soient tous deux engagés auprès des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme, leurs relations sont tendues et leur stratégie diverge. Le gouvernement d'Islamabad, élu en février dernier, a opté pour une nouvelle politique à l'égard des talibans pakistanais : le dialogue plutôt que la guerre.
A Londres, George Bush a appelé lundi l'Afghanistan et le Pakistan à renforcer leur dialogue sur la lutte contre les talibans, lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre Gordon Brown : « Il faut une meilleure coopération, il peut y avoir plus de dialogue entre le gouvernement pakistanais et le gouvernement afghan », a demandé le président américain.
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