Article publié le 19/06/2008 Dernière mise à jour le 19/06/2008 à 15:23 TU
Des soldats israéliens jouent au volley-ball sur une base militaire, près du poste-frontière de Kissoufim, dans la bande de Gaza, mercredi 18 juin.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
C'est une trève par étapes. D'abord les armes doivent se taire, tant du côté des groupes armés palestiniens que de l'armée israélienne, qui s'engage à cesser toute opération militaire contre la bande de Gaza tant que l'accalmie se prolongera.
« Depuis ce matin c'est la trêve, l'arrêt des tirs mais les autres parties de l'accord entre Israël et le Hamas ne sont pas claires, notamment en ce qui concerne les points de passage. »
Ensuite, dans les heures qui suivent, les terminaux routiers reliant la bande de Gaza et Israël, fermés quasiment en permanence depuis la prise du pouvoir du Hamas, doivent commencer à rouvrir progressivement.
Si le calme est maintenu, 3 jours plus tard, soit le 22 juin, l'Egypte doit lancer une nouvelle médiation pour discuter cette fois, du sort du soldat israélien Gilad Shalit, capturé il y a 2 ans.
Porte-parole du Hamas
« Nous sommes prêts à cesser le feu à 2 conditions : que les Israéliens arrêtent leurs agressions, et qu'ils lèvent le siège de Gaza... Puisqu'ils ont accepté nous allons respecter le cessez-le-feu... Je pense que des négociations vont rapidement pouvoir commencer concernant le soldat Gilad Shalit...»
Enfin, le 26 juin, des représentants de l'Egypte, de l'Union européenne, du Hamas et de l'Autorité palestinienne doivent commencer à discuter de la réouverture du terminal de Rafah, entre Gaza et l'Egypte.
De nombreux responsables israéliens doutent de la réussite de cette trève, qui pourtant est presque autant dans l'intérêt d'Israël, qui n'arrive pas à faire cesser les tirs de roquette vers le sud de son territoire, que de celui de la bande de Gaza, complétement exsangue après 8 mois de blocus.
Porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères
« Cette trève réussira s'il y a un véritable changement sur le terrain. »
Un accord très précaire et contesté |
La principale caractéristique de cette trêve est... sa fragilité. Le premier ministre israélien Ehud Olmert a lui même reconnu qu'elle pourrait ne pas durer longtemps. De son côté, le général de réserve Amos Gilad, qui a négocié cette trêve pour le compte d'Israël, a averti que le tir d'une seule roquette signifierait une violation grave de l'accord conclu. Et c'est là que réside le principal obstacle : rien ne permet d'affirmer que le Hamas est en mesure d'empêcher d'autres groupes palestiniens de poursuivre leurs opérations contre l'Etat hébreu. Or l'arrêt total des tirs de roquettes est la condition indispensable posée par Israël pour entamer une levée progressive du blocus imposé à la bande de Gaza. Une trêve contestée Parmi les critiques les plus virulents, le père du caporal Gilad Shalit. Il affirme que Ehud Olmert a violé sa promesse de ne pas conclure d'accord avevc le Hamas tant que son fils serait retenu prisonnier. Noam Shalit a d'ailleurs l'intention de déposer un recours devant la Cour suprême, afin d'essayer d'empêcher la levée du blocus de la bande de Gaza. Le gouvernement de son côté souligne que de nouvelles discussions sur le sort de ce soldat israélien doivent se dérouler à partir de dimanche par l'intermédiaire de l'Egypte. La chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni a affirmé que la réouverture du terminal de Rafah, principal point de passage palestinien situé au sud de Gaza, était liée au sort du caporal israélien. La trêve est également dénoncée par la droite israélienne. Les responsables du Likoud affirment que l'accord conclu ne peut que fragiliser la sécurité d'Israël. « La dernière chose à faire est de permettre au Hamas de se préparer à de nouvelles attaques », affirmait il y a peu Benyamin Netanyaou, le chef de file du Likoud, qui réclame dans le même temps des élections anticipées, dont il sortirait largement vainqueur, selon tous les sondages. |