Article publié le 19/06/2008 Dernière mise à jour le 19/06/2008 à 12:48 TU
En Corée du Sud, le président Lee Myung-bak regrette la façon dont son gouvernement a géré la crise du boeuf. Il l'a reconnu publiquement ce jeudi. La reprise des importations de boeuf américain a provoqué de très violentes manifestations en Corée.
Avec notre correspondant à Séoul, Thomas Ollivier
Pour un pays comme la Corée du Sud, dont l’économie toute entière est basée sur le commerce, l’engagement présidentiel de revenir sur la parole commerciale donnée pourrait avoir des conséquences désastreuses.
Lee Myung-bak en est bien conscient, mais il n’a en fait pas tellement le choix. Depuis un mois et demi, des manifestations quotidiennes secouent le pays. Les Sud-Coréens n’ont pas apprécié de découvrir en avril dernier que leur président avait, sans consultation aucune, « bradé, estiment-ils, leur santé » en acceptant la reprise sans restriction de viande de bœuf américaine, une viande suspectée de pouvoir véhiculer la maladie de la vache folle.
Cette crise avait d’abord provoqué la démission de la plupart des conseillers présidentiels, puis mardi dernier, de l’intégralité du gouvernement.
Aujourd’hui, Lee Myung-bak a déclaré qu’il avait compris qu’aucune politique gouvernementale n’avait de chance de succès si elle n’était pas appuyée par le peuple.
Avec ses excuses, le président espère rétablir le calme. Bon point pour le pouvoir : la grève des camionneurs a trouvé une solution aujourd’hui même.
Il reste maintenant à savoir si les Coréens vont se satisfaire d’avoir gagné le bras de fer avec leur gouvernement. La principale centrale syndicale du pays a déposé un préavis de grève pour la semaine prochaine.
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