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Zimbabwe

Semaine cruciale pour la présidentielle

Article publié le 22/06/2008 Dernière mise à jour le 22/06/2008 à 23:15 TU

Morgan Tsvangirai a renoncé à participer au second tour de l'élection présidentielle ce qui a provoqué de nombreuses réactions à travers le monde. Le chef de l'opposition, arrivé en tête au premier tour, a déclaré qu'il ne voulait pas mettre en péril la vie de ses partisans. Nombre d'entre eux ont été tués, torturés ou menacés, par les militants du parti au pouvoir, la Zanu PF. Mais la situation pourrait encore évoluer d'ici vendredi : pour le site sud-africain News24.com, le leader de l'opposition peut encore changer d'avis.
Morgan Tsvangirai, leader du  Mouvement pour le changement démocratique encore à l'affiche, à Harare, le 22 juin 2008.(Photo : AFP)

Morgan Tsvangirai, leader du Mouvement pour le changement démocratique encore à l'affiche, à Harare, le 22 juin 2008.
(Photo : AFP)


Avec notre correspondant en Afrique du Sud,

La défection de Morgan Tsvangirai ne met pas à l'abri ses partisans, car le ministre de l'Information de Robert Mugabe a indiqué que le deuxième tour serait maintenu, « pour que les Zimbabwéens », a-t-il dit « témoignent de leur confiance envers leur président ».

Il n'est donc pas exclu que les jeunes partisans de Mugabe poursuivent leur violente campagne d'intimidation, pour contraindre les électeurs à voter vendredi, et donner ainsi une forme de légitimité au sixième mandat du dirigeant autocrate, Robert Mugabe.

Le président sud-africain, Thabo Mbeki, a appelé de ses voeux des négociations entre le MDC et la Zanu-PF quant à l'avenir du pays. Mbeki envisage certainement un gouvernement d'union nationale à la kényane.

On peut s'attendre aussi à ce que, dès demain lundi, au Conseil de sécurité des Nations unies, Washington contraigne l'Afrique du Sud à accepter une plus grande implication de l'ONU sur le dossier du Zimbabwe. Car, et c'est l'autre enseignement du forfait de Tsvangirai, la diplomatie secrète de Thabo Mbeki a visiblement échoué.


Plusieurs pays occidentaux dénoncent 

La Maison Blanche a appelé le gouvernement zimbabwéen «et ses voyous, à arrêter la violence maintenant», en défendant le principe d'élections « légitimes ». «Toutes les parties devraient pouvoir participer à une élection légitime et ne pas être visées par de l'intimidation et des actions illégales du gouvernement, de milices armées et de soi-disant anciens combattants», a ajouté la Maison Blanche dans un communiqué.

Javier Solana, diplomate en chef de l'Union européenne (UE), a jugé le retrait de M. Tsvangirai « compréhensible ».

A Londres, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a estimé que le régime de M. Mugabe n'était pas légitime. La Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale, soutiendra «très fortement» la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies de lundi.

Londres critique la nouvelle donne au Zimbabwe

« La presse attend avec impatience l'arrivée à Londres de Nelson Mandela pour l'interroger sur la situation au Zimbabwe ».

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23/06/2008 par Adrien Moss

Côté africain, le président zambien Levy Mwanawasa, qui préside la SADC dont il a tenté en vain de susciter une forte réaction, a estimé dimanche « scandaleux » le silence du bloc régional.

Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a qualifié Robert Mugabe d'«escroc» et d'«assassin». Il a par ailleurs estimé que le retrait de Morgan Tsvangirai était «le plus grand déni de démocratie que l'Afrique ait connu».

Bernard Kouchner

Ministre des Affaires étrangères

« Il n'est pas question pour la France d'accepter cette fausse élection avec un seul candidat ».

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22/06/2008 par Véronique Rigolet